Le Conseil d’Etat veut encadrer l’aide au suicide dans les EMS.
Après consultation, le Conseil d’Etat vaudois a décidé cette semaine de proposer un contre-projet à l’initiative de l’association d’aide au suicide d’Exit et appelle le Grand Conseil à refuser l’initiative. Déposée en février 2009, l’initiative populaire cantonale de l’association demande que les EMS qui bénéficient de subventions publiques acceptent la tenue d’une « assistance au suicide » dans leur établissement pour les résidents qui en font la demande « à une association pour le droit de mourir dans la dignité » ou à leur médecin traitant. Rappelons aussi que l’aide au suicide doit être nettement distinguée de l’euthanasie active directe. La première permet à un intervenant d’aider un patient malade à faire elle-même le dernier geste. Cette pratique n’est pas répréhensible. La deuxième est considérée par la justice comme un « homicide intentionnel » dans le but d’abréger les souffrances d’une personne. Elle est punissable par la loi.
Avec son contre-projet, le gouvernement entend mettre des gardes fous dans l’aide au suicide aussi bien en EMS que dans les hôpitaux reconnus d’utilité publique. Il veut que l’intervention des associations soit liée à un contrôle basé sur des « critères précis », tels que la capacité de discernement de la personne et la persévérance de son choix, le fait qu’elle est atteinte d’une maladie grave et incurable et que des alternatives lui aient été proposées notamment en termes de soins palliatifs.
Eviter de banaliser ce geste grave
« Il faut éviter de banaliser ce geste grave dans un environnement sanitaire où le personnel se dédie à la protection de la vie de ses patients et de ses résidents. Cette banalisation pourrait par ailleurs créer une pression sur les autres résidents », précise encore le gouvernement.
« Avec ce contre-projet, les possibilités de blocage persisteront. Nous le refuserons donc », a souligné Jérôme Sobel, président d’Exit Suisse romande sur les ondes de la Télé. Du côté de l’Avivo-Lausanne, on se félicite du contre-projet. « Celui-ci prévoit des mesures permettant de recourir au suicide assisté en EMS, tout en évitant les dérives envers les personnes fragilisées », soulignait l’association des aînés.
Initiative et contre-projet pourraient être soumis au vote d’ici février 2012.