Le canton vit sa crise. Une révolution, comme celle en cours dans le monde arabe, n’est qu’une question de temps…
Comme tous les Etats capitalistes occidentaux, le canton de Neuchâtel vit sa crise. Elle ne s’exprime pas encore comme dans les pays d’Afrique du Nord, mais ce n’est qu’une question de temps…
Le gouvernement cantonal ne respecte pas les règles, il dirige d’en haut en prenant appui sur les intérêts économiques. La croissance des biens matériels reste l’objectif de base, et l’usage de la force et de la ruse est le moyen de l’appliquer.
Le déplacement de l’Ecole d’ingénieurs du Locle vers Neuchâtel, les maternités du Haut dans le Bas ou le conservatoire neuchâtelois dans la ville millénaire sont autant de décisions imposées sournoisement d’en haut, même si le pouvoir est en Bas, et qui divisent, fragilisent et décomposent les liens sociaux.
Pour masquer cette situation, le Conseil d’Etat désigne une commission d’experts, venus d’ailleurs, pour tenter d’expliquer pourquoi il y a un antagonisme entre le Haut et le Bas du canton.
Alors que le mal-être provient d’une politique qui ne sert pas les intérêts de tous les habitants, mais surtout de ceux qui dirigent pour ceux qui dirigent. Le meilleur remède se trouve simplement dans l’application de la constitution et de ses lois démocratiques. Le gouvernement est un exécutif aux ordres du Grand conseil, ce dernier représente le peuple. Mais cette logique est inversée dans les faits. Le peuple ne se sent plus représenté, il ne participe pas au système.
Dans cette situation, il suffit que des partis reprennent à leurs comptes les justes doléances de la populace et, avec de grands moyens financiers et d’habiles technocrates de la publicité, ils démontrent au bon peuple qu’ils apportent le changement salutaire. Pourtant ces partis, dits populistes, ne proposent aucune modification du système responsable des dysfonctionnements dénoncés ci-devant.
« L’homme nouveau »
A l’époque, les Soviétiques, travaillant à construire un autre modèle, évoquaient la perspective de « l’homme nouveau ». Force est de reconnaître que l’homme nouveau n’a pas été créé et que le système a implosé quand bien même les perspectives d’une sortie du capitalisme continuer d’exister.
Pour parvenir à ce changement de civilisation plus que jamais nécessaire, ne serait-il pas nécessaire d’installer de nouvelles règles pour modifier le comportement humain ? Est-il impossible d’imaginer une autre logique que celle du développement éternel du marché, de l’individualisme, de la concurrence et de la lutte des uns contre les autres ?
Sans doute les discours du 1er Mai viseront à davantage d’égalité, à davantage de droits pour tous, mais peu évoqueront la nécessité de « l’homme nouveau » capable d’établir avec ses semblables et la nature des relations équilibrées. Cette attitude est difficile, peut-être impossible, car dès qu’est évoquée une réduction du consumérisme, par exemple, la traditionnelle réponse fuse : il est impossible de revenir au temps de la bougie !
Comme l’avait dit Einstein : la stupidité, c’est de continuer de faire la même chose et d’attendre des résultats différents.