Une campagne de plus en plus nauséabonde

La droite dérape pour battre en brèche les aides financières modestes soumises au vote le 15 mai.

La droite dérape pour battre en brèche les aides financières modestes soumises au vote le 15 mai.

La campagne de la droite, son arrogance, les centaines de milliers de francs engagés massivement créent la nausée. Plusieurs associations favorables au projet cantonal de prestations complémentaires aux familles pauvres et d’une rente-pont AVS pour les travailleurs âgés à l’aide sociale ont tenu mardi, en conférence de presse, à remettre l’église au milieu du village. Tant Caritas que le Secours suisse d’hiver, l’Avivo et Pro Senectute ou encore Pro Fa et Eglise et Monde du Travail ont fait part de leur expérience du terrain et contré point par point le mépris patronal, dont l’ignoble « ils veulent être payés pour ne rien foutre ! ».

Gérard a perdu son emploi il y a dix ans

Plusieurs témoignages concrets ont permis de voir ce qu’en réalité représenterait la modeste mise en œuvre du projet gouvernemental, ni impôt, ni mesure révolutionnaire mais simple lutte contre la pauvreté.

Ainsi « Gérard » (nom d’emprunt) qui était présent : nanti d’une formation universitaire et de riches expériences professionnelles, il a perdu son emploi il y a dix ans suite à une restructuration. Dans deux mois, il sera en fin de droit au chômage à quelques mois de l’âge de l’AVS. De galère en galère, de petits boulots en emplois temporaires, il a épuisé ses économies jusqu’aux misérables 4’000 francs qu’on lui laisse et il devra demander l’aide sociale (RI). La rente pont AVS lui permettrait de compléter son revenu de 860 francs par mois et de ne pas amputer sa future rente AVS. D’arriver à l’AVS dans la dignité.

L’AVIVO a évoqué le Livre Blanc de Manpower paru en 2007. A la question « Engagez-vous des seniors ? » seuls, en Suisse, 17% des patrons répondent par l’affirmative (21% en Allemagne, 48% à Singapour). De même, 14% des employeurs suisses disent avoir mis sur pied des mesures en faveur des seniors contre 83% au Japon ! Le SECO s’est soucié de cette question en 2006-2007 mais, vu l’arrivée de la crise, aucune des mesures proposées n’a été mise en œuvre.

Qui s’étonnera dès lors que ceux qui s’opposent aujourd’hui à la loi cantonale sont les mêmes que ceux qui ont voté le démantèlement de l’assurance chômage et se réjouissent de la « flexibilité » de la loi sur le travail ?

Comme le relève sur le site Commentaires.com Philippe Barraud, que l’on ne peut suspecter de gauchisme : « On verra, le 15 mai, à qui les Vaudois disent “ça suffit !” Aux pauvres ou à l’arrogance patronale ? »