Les TL roulent sur les droits syndicaux

Lausanne • Soutenu par les syndicats, Aïssam Echchorfi exige que la direction retire son avertissement.

Soutenu par les syndicats, Aïssam Echchorfi exige que la direction retire son avertissement.

La mobilisation pour le délégué syndical du SEV Aïssam Echchorfi continue. Accusé par la direction des TL d’avoir envoyé des sms et des courriels à des collègues en les appelant à se mobiliser afin d’améliorer les conditions de travail dans l’entreprise, celui-ci a reçu un avertissement avec une menace de licenciement par son entreprise (notre édition du 15 avril). Une pétition de soutien a été lancée par le syndicat. Celle-ci rappelait que les sanctions adressées au délégué syndical étaient totalement infondées. « Les messages adressés par Aïssam Echchorfi à ses collègues de travail sont des données personnelles que l’employeur n’est pas en droit de traiter, d’utiliser ou de conserver dans un dossier. Elles concernent son engagement syndical et sa liberté d’opinion, droit fondamental reconnu dans la constitution. Il s’agit donc de la part des TL de réduire au silence les délégués syndicaux SEV par des mesures tant d’intimidation (menace de licenciement) que pécuniaires (non-augmentation de salaire), ce qui n’est pas acceptable », soulignait la pétition. Pour faire entendre ce point de vue, la section SEV-TL, appuyée par l’Union syndicale vaudoise (USV) s’est invitée le 12 mai dernier à l’assemblée des actionnaires TL au dépôt de Perrelet pour demander qu’ils se prononcent pour le retrait de l’avertissement. Or, la quarantaine de personnes présentes a été refoulée à l’extérieur du parking de Perrelet par des Securitas. Les manifestants ont aussi été « mitraillés » de photos faites par des inspecteurs des TL. L’entreprise a aussi appelé la police municipale pour renforcer les agents de sécurité. Mais elle n’est finalement pas intervenue.

« Les TL veulent un syndicalisme de collaboration »

Commentaire d’un militant : « Les TL ne sont pas contre notre syndicat mais notre politique syndicale ! En bref, si l’on collabore dans l’esprit du plan d’entreprise et de partenaire social responsable, tout va bien ! Mais, dès que l’on dénonce ou l’on s’oppose à des décisions, cela ne va plus pour la direction. Ils veulent un syndicalisme de collaboration… Bref, nous allons continuer à nous battre sur cette affaire qui dépasse le cadre d’un cas individuel », souligne-t-il.« Bref la lutte continuera », explique, de son côté, Aïssam Echchorfi. « Aujourd’hui, j’ai le devoir de dévoiler ce qu’il se passe dans cette entreprise », précise-t-il encore. Une session de conciliation entre la direction et le syndicaliste, défendu par Jean-Michel Dolivo est d’ores et déjà agendée le 27 juin devant le Tribunal des Prud’hommes.