La Loi sur l’école obligatoire réintroduira les notes en troisième et maintiendra les redoublements.
Un troisième débat terminera mardi le débat parlementaire sur la LEO, Loi sur l’école obligatoire. Au nom d’un sacro saint compromis entre politiciens. Un compromis qui a même permis de rallumer la guerre des notes en les réintroduisant dès la 3ème année, avec des moyennes en plus Nombre de députés ont voté contre leurs convictions et peut-être même contre leur idéal, de peur d’écorner le compromis si douloureusement obtenu après 17 séances de commission et quatre journées de discussion au Parlement. Et le bien de l’école ? Et celui des enfants ? Et celui des enseignants ? Et celui des parents ?
Pour l’UDC, rien ne vaut l’école de grand-papa et l’initiative à son image. Pour d’autres, il fallait faire coller le plus possible le projet LEO à l’initiative réactionnaire « Ecole 2010 ». Pour les socialistes, l’essentiel a consisté à défendre leur conseillère d’Etat qui s’est montrée prête à accepter les compromis pour faire accepter « sa » loi. Elle qui pourtant avait osé offrir une solution à la « guerre des notes ». Elle qui avait eu le courage de proposer un premier projet audacieux, avec une voie unique, des niveaux et l’absence de redoublements. Certes, la consultation a montré que les adversaires étaient nombreux. Peut-être même au sein du Conseil d’Etat. Le projet LEO en est sorti essoré, affaibli et propose deux voies au secondaire – un progrès – mais le maintien des coûteux redoublements. Et voilà maintenant la voie générale secondaire affublée d’un « enseignement consolidé » pour les plus faibles, qui peut se dérouler au sein d’une même classe et qui devrait accueillir au moins 7% des 80’000 élèves vaudois. Les adeptes de cet « enseignement consolidé » n’ont en effet aucune confiance dans les qualités du nouveau projet et en son pouvoir de faire réussir le plus grand nombre… Bel aveu. Avec le retour des notes et des moyennes dès la troisième année, la boucle est bouclée.
Aucun souffle, beaucoup de dogmatisme
LEO est devenu un compris durement discuté et accepté à cause de stratégies politiques. Surtout en année électorale. Pas de souffle, peu d’espoir, beaucoup de dogmatisme et de technique. Et les gamins dans tout ça ? Les meilleurs s’en sortiront toujours. Et il y aura plus de perméabilité entre les voies et c’est tant mieux. Mais le goût de l’école, le plaisir d’apprendre, l’envie de découvrir ? Réponse : « effort et travail ».
LEO suffira-t-il à convaincre les enseignants échaudés par les multiples changements, critiqués sans nuance, souvent méprisés, secoués par le manque de moyens mis à leur disposition, désarçonnés, sans appui lorsqu’ils veulent faire respecter les règles ?
Ce compromis politique est-il la bonne réponse ? Le doute s’insinue.