De graves lacunes !

libre circulation • Il faut renforcer les mesures d'accompagnement.

Il faut renforcer les mesures d’accompagnement.

L’accord de libre circulation conclu avec l’Union européenne, bien que globalement positif pour notre pays, pose problème sur plusieurs plans. Le canton de Vaud est particulièrement concerné : je vois au moins deux domaines ou une intervention politique énergique est désormais urgente. Sur le plan du logement, d’abord : il est indéniable que la libre circulation augmente la demande, notamment pour les logements des familles modestes et de la classe moyenne. Ne trouvant pas de toit, ces personnes sont contraintes d’habiter toujours plus loin de leur lieu de travail, augmentant la pression sur des infrastructures routières et ferroviaires déjà largement saturées… Il suffit de se rendre sur les quais de la gare de Lausanne entre 17h et 19h pour prendre conscience de l’ampleur du problème. Il faudrait encore parler de l’implantation des multinationales, pour les employés desquelles de nombreux logements sont réservés. Par dogmatisme, la majorité de droite, cantonale comme fédérale, prétend laisser le marcher « s’autoréguler » : du vent ! Le résultat est sans appel, c’est un échec complet. Le POP propose ses solutions : investissements massifs dans la construction, obligation pour les propriétaires de mettre en location un bien laissé vide, soutien aux coopératives, transformation de surfaces commerciales en habitations etc. Il y a le feu au lac : d’ici 2030, ce sont 150’000 habitants supplémentaires qu’il faudra loger, estime le gouvernement.

L’autre point noir concerne le dumping salarial : la libre circulation est un instrument de pression, et le patronat ne se prive pas de l’utiliser. Pour le POP, les choses sont claires : la libre circulation doit s’accompagner de l’introduction d’un salaire minimum à 4’000 francs par mois. L’idée fait son chemin : il y a quelques mois, le peuple vaudois a refusé d’un cheveu l’initiative que nous avons déposée en ce sens avec nos partenaires. La question est désormais débattue au niveau fédéral.

L’exaspération d’une partie croissante de la population doit être entendue : la libre circulation n’est soutenable qu’à condition que les mesures d’accompagnement soient drastiquement renforcées. Refuser cela, c’est prendre le risque de jouer avec la dynamite nationaliste du repli sur soi, dont on connaît la dangerosité.