L’art et la manière de Leuba de ne pas répondre aux questions

Le conseiller d’Etat Leuba paraît répondre plus volontiers sur le film Vol spécial à un journaliste du Matin Dimanche qu’à un député. Au nom du groupe POP-solidaritéS, le député Dolivo a rappelé que, dans ce cadre, le porte parole de la police cantonale vaudoise avait informé le journaliste de la liste des condamnations pénales concernant...

Le conseiller d’Etat Leuba paraît répondre plus volontiers sur le film Vol spécial à un journaliste du Matin Dimanche qu’à un député. Au nom du groupe POP-solidaritéS, le député Dolivo a rappelé que, dans ce cadre, le porte parole de la police cantonale vaudoise avait informé le journaliste de la liste des condamnations pénales concernant une personne qui avait purgé sa peine de prison et en somme « payé sa dette à la société ». Par la suite, cette personne a été emprisonnée à Frambois, faute de disposer de permis d’établissement. Dans l’article déjà cité, le conseiller d’Etat se demandait si le réalisateur du film, Fernand Melgar, s’était renseigné sur le passé pénal de certains protagonistes de son film.

« Cela signifie-t-il, a demandé le député, qu’il est tolérable que le porte-parole de la police donne publiquement la liste des condamnations pénales – données personnelles sensibles au sens de l’art. 3 lettre c chiffre 4 de la Loi fédérale sur la protection des données ? Suffit-il donc désormais de s’adresser à ce porte-parole pour connaître le passé pénal de quiconque ? »

Une question simple s’il en est. Le conseiller d’Etat commença par se lancer dans une diatribe sans répondre sur le fond. La question lui fut alors posée à nouveau. Et de réponse il n’y en eut pas, car le ministre y a vu « un procès d’intention ».
La sagesse est pour certains de ne pas répondre aux questions. L’art serait pourtant de ne pas donner l’occasion de se les faire poser.