Occupons Wall Street, pas la Palestine !

Des Palestiniens appellent les Indignés à s'unir pour la liberté.

Des Palestiniens appellent les Indignés à s’unir pour la liberté.

Alors que le mouvement anti Wall Street célèbre un mois d’existence et s’est étendu à travers le monde, n’oublions pas de rendre hommage aux Palestiniens qui résistent depuis soixante ans contre la forme de colonialisme la plus sauvage de nos temps.

Le 9 décembre 1987, hommes, femmes et enfants palestiniens se soulevaient et engageaient une lutte populaire contre l’occupation israélienne, la première intifada. Depuis des décennies, c’est à coups de lance-pierres que les jeunes Palestiniens luttent contre l’occupation, l’impérialisme et le racisme. Pour cela ils sont prêts à risquer la prison, la torture, l’exil ou la mort.

Le 27 septembre dernier, des prisonniers palestiniens rendaient public un communiqué dans lequel ils annonçaient leur intention de rejeter les ordres imposés dans les prisons et d’entamer une grève de la faim afin de « déclarer au courageux et loyal peuple palestinien en lutte ainsi qu’a tous les peuples libres que nous demandons le respect de nos droits et de notre dignité alors même que nous luttons pour la victoire de nos valeurs et de nos idéaux ». Environ 3’000 prisonniers ont rejoint cette campagne pendant trois semaines pour demander que le gouvernement israélien respecte les conditions des traités qu’il a ratifiés, notamment la 3ème convention de Genève relative au traitement des prisonniers de guerre.

L’ONG israélienne Btselem documente depuis des années les violations commises par le gouvernement israélien en ce qui concerne le droit des prisonniers. Détentions arbitraires, détentions prolongées sans procès ni charges, usage de la torture pendant les interrogations, isolement, déni du droit de visite aux familles, du droit à un avocat, à un traitement médical, la liste des violations des droits des prisonniers palestiniens en Israël est longue. La longue lutte du peuple palestinien contre le colonialisme, le racisme et la guerre est une source d’inspiration pour ceux qui pensent qu’un monde plus juste est possible et qu’il est de notre pouvoir de le créer. Un adolescent manifestant à Wall Street et une Palestinienne en grève de la faim dans une prison israélienne ont en commun leur lutte contre un système qui profite de la guerre, de la pauvreté et de la destruction de l’environnement.

Le Palestinian Boycott, Divestment and Sanctions National Committee (BNC), une des plus grandes coalitions de la société civile palestinienne, a publié récemment un communiqué en solidarité avec le mouvement anti Wall Street : « Nous devons être unis dans notre quête commune pour la liberté, l’égalité des droits, la justice sociale et économique, la protection de l’environnement et la paix globale. Nous ne pouvons plus nous permettre d’être divisés, nous ne pouvons plus ignorer la nécessité de s’unir dans la lutte contre les guerres et l’exploitation des multinationales pour un monde plus humain, pas une jungle de la maximisation des profits. »

Comment aujourd’hui parler d’occupation sans parler de la Palestine ? Comment parler de résistance sans reconnaître celle du peuple palestinien ? Comment réclamer droits et justice sociale sans considérer les violations des droits humains commises par le gouvernement israélien ?