Organiser la Fête de lutte suisse coûterait des millions

Les collectivités et services publics devraient offrir d'importantes prestations financières et en nature.

Les collectivités et services publics devraient offrir d’importantes prestations financières et en nature.

La prochaine Fête fédérale de lutte suisse et des jeux alpestres, en 2016, doit se tenir dans un canton romand. Outre Colombier et Estavayer-le-Lac, Genève a postulé auprès de l’Association fédérale de lutte suisse qui, en mars 2012, choisira l’heureux organisateur. Le Grand Conseil a voté à l’unanimité, moins six abstentions, un soutien politique et financier au comité de candidature genevois.

Selon une étude de l’Académie internationale des sciences et techniques du sport (AISTS), menée sur mandat du Canton et de la Ville, l’organisation à Genève de la Fête fédérale de lutte suisse coûterait plus de 17 millions de francs. Dans le budget qu’elle a élaboré, l’AISTS estime qu’une subvention publique d’au moins 600’000 francs est nécessaire avec une garantie de déficit de 1,2 million.

En 2010, la Fête de lutte suisse à Frauenfeld a coûté 21 millions et, pour 2013 à Berthoud, elle est estimée à 25 millions avec une subvention d’un million du Canton de Berne. Pour ne coûter que 17 millions à Genève, les collectivités publiques devront fournir d’importantes prestations en nature, notamment dans les domaines des infrastructures, de la logistique et de la sécurité. L’Etat, les communes de Genève, Lancy et Carouge, ainsi que les TPG et les SIG devront être mis à contribution. Quant aux écoles, elles sont appelées à fournir une partie des milliers de bénévoles indispensables.

Il faudra louer le stade à Pishyar…

Par contre, il ne sera pas possible d’économiser sur le Stade de Genève, cœur de la manifestation, puisque son exploitation a gracieusement été concédée pour 32 ans au Servette de Majid Pishyar. 1,5 million est prévu pour la location des infrastructures, essentiellement pour ce stade qui a coûté si cher aux Genevois

Tout cela en vaut-il la chandelle ? Dans son étude, l’AISTS estime à 19 millions l’impact économique généré par la manifestation, dont 10 millions pour les seuls hôteliers. Les bénéficiaires de ce petit jackpot ne devraient cependant pas contribuer beaucoup aux coûts de la manifestation.