Le mouvement s’est étendu dans 80 pays et près de 1’000 villes.
Certains n’y voyaient qu’un feu de paille, c’est une lame de fond planétaire ! Parti de la Puerta del Sol de Madrid en mai dernier, le mouvement des Indignés s’est étendu dans 80 pays. Près de 1’000 villes sur les six continents ont découvert leurs Indignés. Les occupations et les manifestations continuent un peu partout. A Genève, dans le parc des Bastions, à Francfort devant le siège de la Banque centrale européenne (BCE), à Hong Kong au pied de la tour HSBC… Aux Etats-Unis, malgré les brutalités policières, le mouvement Occupy Wall Street s’est étendu aux principales villes des deux côtes avec le slogan « We the 99% ». Nous représentons 99% de la population mondiale face au dernier pour-cent qui s’accapare les richesses, disent les contestataires étasuniens. A Londres, les Indignés occupent un immeuble vide d’UBS qu’ils ont rebaptisés « Banque d’idées ».
La principale idée que partagent les Indignés du monde est de faire payer la crise économique aux banques et aux banquiers, de taxer ce 1% des plus riches. Une idée qui a de l’avenir alors qu’aucune sortie de crise ne se profile à l’horizon. Dans les années qui viennent, l’économie mondiale ne devrait connaître qu’au mieux une stagnation, une récession est déjà prévisible pour 2012 et plusieurs millions d’emplois vont être détruits dans les pays développés selon l’Organisation internationale du travail (OIT). Plutôt que de mener des politiques de relance, la plupart des gouvernements, au service des riches qui s’accrochent à leurs privilèges, préfèrent prendre des mesures d’austérité qui alimentent la crise. Les premières victimes en sont les jeunes qui se voient privés d’emploi et qui forment ces bataillons d’Indignés.
Si le mouvement des Indignés peine encore à se structurer et à aller au-delà de la seule contestation du capitalisme, ces dizaines de milliers de jeunes qui discutent et prennent conscience dans les occupations et les manifestations pourraient à terme constituer le détonateur qui ferait imploser le système.