L’armée pacifique des ONG palestiniennes et israéliennes

solidarité • De nombreuses associations œuvrent sans relâche pour faire valoir les droits des Palestiniens.

De nombreuses associations œuvrent sans relâche pour faire valoir les droits des Palestiniens.

A chaque joint et à chaque défaut de la cuirasse, il y en a une : vous devinez ? Une organisation non gouvernementale ! Les ONG abondent dans le paysage palestino-israélien, précisément parce qu’il y a énormément à faire pour remédier aux défauts, mensonges, politiques sionistes défavorisant systématiquement les habitants palestiniens de cette terre… Selon une estimation, il y aurait 2’500 ONG palestiniennes. Une grande souffrance et aussi une lumière d’espérance se font face. En relief, il y a toutes celles et ceux qui saisissent les problèmes à bras le corps, s’allient et œuvrent sans relâche à des solutions, lesquelles font référence en creux à des maux comme répression, mensonge, violence et corruption. Parmi les ONG qui œuvrent pour la justice, il y en a qui sont d’abord israéliennes, d’abord palestiniennes, d’abord chrétiennes, mais un très grand nombre sont mixtes, avec le cœur ancré à gauche.

Présenter une liste serait inintéressant, nous préférons choisir quelques ONG dans le désordre, et les décrire selon notre expérience. Les sites indiqués permettront de redresser et compléter ce choix.

En tout premier lieu, il faut recommander le mouvement BDS (pour boycott, désinvestissement et sanctions, www.bdsmovement.net), dont la courageuse coordinatrice Hind Awwad nous a reçus à Ramallah. Courageuse, parce que son bureau est modeste, et la tâche mondiale ! Il y a juste un autre bureau, à Bruxelles. Celles et ceux qui militent pour l’élaboration d’un Etat palestinien, et les Etats qui voteront un jour à l’ONU pour le reconnaître, devront être conséquents avec leur vote, et s’engager dans une campagne systématique de boycott, désinvestissement et sanctions pour frapper au cœur la politique néocoloniale de l’Etat israélien. L’expérience sud-africaine l’a montré : une résistance forte et prolongée à l’intérieur est indispensable, et elle a déjà lieu. Mais, en Afrique du Sud, ce n’est qu’à partir du moment où l’économie avait été étranglée par les sanctions du concert des nations – à l’exception infâme de la Suisse et de ses multinationales – que le gouvernement de Klerk s’était résigné à s’asseoir à la table des négociations qui ont abouti à abolir l’apartheid.

Hommage aux vénérables Femmes en noir (www.coalitionofwomen.org), Israéliennes qui manifestent depuis 23 ans, tous les vendredis sur la place publique, pour en finir avec l’occupation de la Cisjordanie par Israël.

Dans le même souffle, disons notre admiration pour les femmes israéliennes de Machsom Watch (www.machsomwatch.org), qui vont sur les checkpoints depuis 20 ans, et avec qui nous avons partagé bien des matins glauques…

Malgré le lavage de cerveau qu’ils subissent à l’armée, d’anciens soldats regroupés dans Breaking the Silence (rompant le silence, ils informent sans relâche, www.breakingthesilence.org) s’élèvent contre les tâches abjectes qu’on leur fait exécuter, comme la torture d’enfants, et la tuerie à Gaza. Ils organisent des tournées régulières – d’où est tiré le récit de Susiya ci-contre – dans les zones où armée et colons sont particulièrement injustes envers les paysans palestiniens.

Mossawa (l’égalité, www.mossawa.org) représente les citoyens arabes en Israël et fait des efforts à longueur d’année pour mettre en lumière et combattre toutes les discriminations dont Palestiniens et Bédouins sont victimes.

Des intellectuels et politiciens palestiniens ont créé en 1989 B’Tselem (« à l’image de » : citation de la Genèse, www.btselem.org), qui s’attache à dénoncer la violation des droits humains dans tous les territoires occupés. Ils sont particulièrement bien informés sur le système carcéral.

Pour arrondir ce sommaire tour d’horizon, mentionnons encore les Rabbins pour les droits humains (www.rhr.israel.net), qui font tout un travail contre les arracheurs d’oliviers, et Peace Now (la paix maintenant, www.peacenow.org.il), qui s’est fait une spécialité de surveiller de près les colons, violateurs de multiples manières des droits humains. Sans oublier l’ICAHD (www.icahd.org) et son nom-programme : Comité israélien contre les démolitions de maisons.

Pour terminer, faisons une fleur à la Coalition civique pour les droits des Palestiniens à Jérusalem (www.civiccoalition-jerusalem.org), dont les publications ont sous-tendu notre travail d’information (voir nos deux précédentes éditions).

A tous et toutes ces militants et militantes, qui nagent à contre-courant et paient de leur personne, quelle que soit leur provenance, vont notre reconnaissance et notre admiration.