Allô, l’Administration des impôts, il y a quelqu’un ?

Vaud • Le Centre d’appels de l’Administration des impôts a répondu à quelque 180’000 appels et courriels mais a laissé sans réponse durant la même année 305’422 appels ! Tous ces appels ont été tout bonnement « perdus », soit 19’844 de plus que l’année précédente. Ces milliers de contribuables qui souhaitaient un éclaircissement, une explication ou...

Le Centre d’appels de l’Administration des impôts a répondu à quelque 180’000 appels et courriels mais a laissé sans réponse durant la même année 305’422 appels ! Tous ces appels ont été tout bonnement « perdus », soit 19’844 de plus que l’année précédente. Ces milliers de contribuables qui souhaitaient un éclaircissement, une explication ou qui cherchaient des personnes qui pourraient les renseigner en sont restés pour leurs frais. Les associations qui se mettent au service des citoyens comme l’Avivo en savent quelque chose puisque, très souvent, ceux qui ne reçoivent pas de réponse s’adressent à eux.

La Commission de gestion du Grand Conseil a vertement critiqué ce fonctionnement qui donne une mauvaise image de l’Etat. Comme l’an dernier, le Conseil d’Etat refuse d’augmenter le nombre de personnes engagées au Central téléphonique et, même, évite de se demander sérieusement comment il se fait que tant de personnes ont besoin d’explications supplémentaires. L’an dernier déjà, le Grand Conseil avait refusé à l’unanimité de telles réponses.

Le 20 décembre, la discussion s’est encore amplifiée vu l’obstination du président du Conseil d’Etat, Pascal Broulis, à ne pas envisager de changement. Il a expliqué qu’il s’agirait de pics périodiques. Du personnel supplémentaire ne pourrait, selon lui, n’être que temporaires et encore faudrait-il le former. Les membres de la sous-commission ont démontré, statistiques à l’appui, que l’engorgement concerne tous les mois de l’année. A quoi le ministre a rétorqué : « Je vois. Alors je vais changer les statistiques. » Et de s’enferrer en citant les 7 minutes durant lesquelles il aurait attendu une réponse à la BCV. Sur quoi un député, natel à l’oreille, a démontré que depuis le début de la longue discussion il n’avait toujours pas reçu de réponse de l’ACI. Le malheureux s’est alors fait reprocher par le ministre d’encombrer par de telles singeries la ligne de l’administration des impôts. Il n’est pas étonnant que le Grand Conseil ait alors refusé ces réponses, ce qui transforme automatiquement l’observation de la Commission de gestion en un postulat.