Changement bonasse au Conseil d’Etat

Elue au gouvernement, Béatrice Métaux reprendra dès le 10 janvier le Département de l'intérieur.

Elue au gouvernement, Béatrice Métaux reprendra dès le 10 janvier le Département de l’intérieur.

La nette victoire de Béatrice Métraux à l’élection complémentaire au Conseil d’Etat permettait d’imaginer que le département de l’économie serait repris par la nouvelle élue. Ce département était en effet laissé vacant par le décès de Jean-Claude Mermoud. C’était sans compter sur le libéral Philippe Leuba qui avait assumé au pied levé la suppléance de cette charge et y avait pris goût, visiblement. La syndique verte de Bottens dirigera donc dès le 10 janvier, jour de son assermentation, la responsabilité du Département de l’intérieur.

C’est sous la présidence de Anne-Catherine Lyon, doyenne de fonction du gouvernement, que ces négociations ont été menées. On y sent le souci des nouveaux majoritaires de ne pas créer d’emblée de dures tensions que les mines défaites de certains conseillers d’Etat, lors de la proclamation des résultats, pouvaient laisser augurer. La présidence du Conseil d’Etat restera pour l’heure entre les mains de Pascal Broulis. Béatrice Métraux prendra dans son département le Service du développement territorial (SDT), un service qui fait l’objet d’une kyrielle d’interventions parlementaires. Mardi dernier, d’ailleurs le Grand Conseil a suivi sa commission de gestion et refusé à nouveau la réponse aux observations concernant le SDT. L’unité du logement sera aussi rattachée au département de l’Intérieur par le biais de son secrétariat général.

Philippe Leuba emmènera dans son déménagement la responsabilité du SPOP (service de la population) et l’ensemble de la question des étrangers. Un changement qui lui a été imposé ? Le Conseiller d’Etat libéral semble devenu le maillon faible, mis clairement en danger si l’UDC poursuit sa stratégie agressive peu appréciée des électeurs du PLR. Comme l’UDC le répète à cor et à cri, seule une alliance entre partis de droite pourrait permettre un revirement en mars prochain. Le choix d’un candidat de la ligne dure comme Pierre-Yves Rappaz a totalement démoli la manœuvre cette année et, même, a compromis l’image du PLR qui avait signé cet accord.

La droite vaudoise a de quoi se faire du souci, même si les Verts libéraux vaudois viennent de décider qu’ils soutiendront une alliance « à droite toute » avec l’UDC, un nouveau parti qui n’aura pas attendu longtemps pour manifester son appétit et son éthique élastique, au point de négliger, par ambition, ses convictions antinucléaires et ses belles déclarations sur un libéralisme éclairé.

Les candidatures pour les élections cantonales devront être déposées au plus tard le 16 janvier. Parions que les négociations vont aller grand train.