La qualité de vie des citadins est en jeu

lausanne • La réduction du trafic automobile devient une nécessité.

La réduction du trafic automobile devient une nécessité.

Dans quelques années, le visage du centre de Lausanne sera profondément transformé. L’une des mesures principales du projet « axes forts » sera la fermeture de la rue de Genève et de l’axe Chauderon-Saint-François à la circulation automobile.

Il faut se réjouir de ce changement de paradigme, qui témoigne d’une vision moderne de la ville, à la fois plus conviviale et plus écologique. La cité construite autour de la voiture, telle qu’on l’a connue dans les années 1970, appartient au passé : tout pousse aujourd’hui à mettre à la disposition du public un réseau performant de transports publics, tout en cherchant à réduire le nombre de véhicules privés circulant au centre. Sans tomber dans une posture « anti-bagnole » stéréotypée, chacun se rend compte des nuisances qu’engendre l’automobile en ville : pollution (CO2 et particules fines, notamment), bruit, utilisation de surface, danger d’accident, etc.

Sans mesures d’accompagnement, la fermeture de ces deux axes engendrera cependant un important report de trafic vers certains quartiers : Vinet, Beaulieu et Sous-Gare sont particulièrement concernés. Or, il n’est pas acceptable qu’un projet ambitieux se fasse au détriment de nombreux Lausannois : notre ville est aussi un lieu de vie et d’habitation. Il faut donc qu’une volonté politique forte s’exprime en faveur d’une limitation du trafic au centre-ville. Plusieurs mesures devraient être prises : il faut avant tout réduire l’espace dévolu à la voiture et donc diminuer le nombre de voies sur certains axes, en les réaffectant aux pistes cyclables et aux couloirs de bus. La suppression d’une piste sur l’avenue de Provence s’inscrit déjà dans cette stratégie. Il faut également abaisser de manière générale le nombre de places de parc, y compris – et même surtout – au niveau des parkings privés payants. Toute nouvelle construction de parking doit être a priori refusée si elle va à l’encontre de l’objectif de réduction du trafic automobile. Enfin, le groupe La Gauche du Conseil communal a proposé une introduction des axes à 30 km/h au centre-ville : loin d’empêcher tout trafic, cette mesure tend au contraire à le fluidifier en période de congestion. Bien entendu, ces propositions ne sont acceptables que si l’offre en transports publics est massivement renforcée (y compris la nuit), afin qu’aucun Lausannois ne soit entravé dans sa mobilité. De même, pour que l’effet incitatif soit maximal, le prix des bus et des métros doit être revu à la baisse.

Sachons sortir des postures idéologiques figées ! La réduction du trafic privé n’a qu’une seule finalité : améliorer la qualité de vie des Lausannois, qu’ils soient habitants ou « utilisateurs » de la ville. Si la baisse du nombre de véhicules apporte des gains de sécurité, de tranquillité et de convivialité, c’est aussi une mesure en faveur des automobilistes eux-mêmes : moins de trafic, c’est aussi moins de bouchons et moins de temps perdu.