La faillite de Petroplus menace 250 postes

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Le site de Cressier pourrait fermer.

La société Petroplus Holding SA risque-t-elle la faillite du fait de son manque de liquidités, ce qui entraînerait la fermeture de ses cinq sites européens de raffinage de pétrole, dont celui de Cressier dans le canton de Neuchâtel ? Depuis décembre, l’entreprise basée à Zoug cherche à obtenir des lignes de crédit auprès de ses banques. Cette semaine, le groupe a annoncé un « accord temporaire » avec les banques, qui lui permettrait de poursuivre en partie les activités de ses sites de Coryton (Angleterre) et Ingolstadt (Allemagne). Actuellement, ces deux sites de raffinage de pétrole fonctionnent à capacité réduite, deux sont à l’arrêt à Petite-Couronne (France) et Anvers alors que Cressier qui a des réserves de pétrole jusqu’à mi-janvier devrait être fermé la semaine prochaine. Cette réduction d’activité menace 2’200 emplois, dont 250 en Suisse. Face à cette situation, plusieurs syndicats européens – soit les Français de la CGT, de la CFDT et de la CFE-CGC, les Belges de la FTGB, les Anglais d’Unite et les Suisses d’Unia – ont lancé en début d’année un appel commun pour demander que les autorités locales et nationales fassent pression sur les banques pour qu’elles dégèlent leurs lignes de crédit. En Suisse, Unia, qui rencontrait cette semaine la direction de Cressier, a invité le Conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann à intervenir immédiatement et personnellement auprès des banques suisses partenaires du groupe Petroplus, soit UBS, Crédit Suisse et la Banque cantonale de Zurich. Le syndicat rappelant que le site de Cressier avait investi énormément d’argent pour mettre en place des infrastructures de production respectueuses de l’environnement. Il souligne aussi l’importance du site pour le maintien d’une autonomie d’approvisionnement énergétique. Du côté du Département de l’économie, l’heure est plus qu’à l’attentisme. Johann Schneider-Amman avouant s’en remettre surtout aux autorités cantonales et au conseiller d’Etat neuchâtelois en charge de l’économie Thierry Grosjean pour s’occuper du dossier. Par l’entremise de sa porte-parole, il a aussi expliqué à l’ATS que le Conseil fédéral ne chercherait pas à s’immiscer auprès des banques. En France, les syndicats ne sont plus guère d’illusion sur les « solutions alternatives » de Petroplus. L’intersysndicale du site de Petit-Couronne, en grève depuis le 28 décembre, demande dorénavant que l’Etat français saisisse la raffinerie et la remette à un autre industriel pour la relancer. Au niveau européen, les syndicats devaient rencontrer le 12 janvier le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, pour que l’Europe et Bruxelles s’emparent aussi de cette question.