La croissance diminue, vive la décroissance !…

Un souvenir d’abord : Paris, année du bicentenaire de la Révolution française : exposé dans une vitrine du Palais-Royal, coiffé d’un bonnet phrygien (à sa juste taille), le Crâne de Robespierre enfant : première manifestation de décroissance pour le ravissement de tous les Diafoirus et autres jobards. Au delà de la farce et du Raccourci...

Un souvenir d’abord : Paris, année du bicentenaire de la Révolution française : exposé dans une vitrine du Palais-Royal, coiffé d’un bonnet phrygien (à sa juste taille), le Crâne de Robespierre enfant : première manifestation de décroissance pour le ravissement de tous les Diafoirus et autres jobards.

Au delà de la farce et du Raccourci (pour la seconde fois), qu’on se rassure, la décroissance est en route. Il paraît que la taille moyenne des Suisses stagne à un mètre septante-huit. Il faut le dire : en compensation de l’augmentation de l’âge moyen de la population, en vieillissant les corps se tassent. Et c’est une bonne nouvelle, entre autres pour le regain d’espaces verts, genre Père Lachaise. Le monde est merveilleux : grâce à la crise, la croissance diminue partout. Sauf dans les pays émergents. Les pauvres ! Il faut savoir économiser ses richesses, diminuer ses dépenses, fermer les frontières pour se protéger des tentations, et, nous, goûter en paix notre pain helvétique. Vive la décroissance ! Pour preuve, par exemple : moins de charbon, c’est moins de mineurs, moins d’accidents potentiels sur le carreau. Ainsi, moins de médecine, c’est moins d’hôpitaux, moins de survivants, moins de malades. C’est la Révolution (mouvement en courbe fermée) ! Comment n’y avoir pas songé plus tôt ? Et quand il n’y aura plus de travail, on ne courra plus le risque de le perdre.

Soyons sérieux : le monde est peut-être fou. Soyons-le moins qu’il ne l’est. Organisons une juste croissance ; c’est urgent. Dans ce sens, économisons ce que nous pouvons, dépensons ce que nous devons. Créons de la vraie richesse. Ne la détournons pas. L’avenir est à ce prix. Et ne confions surtout pas notre destin aux sophistes et autres marchands d’illusions.