Bourdieu, une pensée présente

Il y a dix ans disparaissait Pierre Bourdieu. Sociologue de renommée internationale, Professeur au collège de France, il est l’auteur d’une œuvre majeure comportant une trentaine de livres et une centaine d’articles. On lui doit notamment des travaux sur le concept d’habitus, la théorie des champs ou une théorie de la violence symbolique. Ses contributions...

Il y a dix ans disparaissait Pierre Bourdieu. Sociologue de renommée internationale, Professeur au collège de France, il est l’auteur d’une œuvre majeure comportant une trentaine de livres et une centaine d’articles. On lui doit notamment des travaux sur le concept d’habitus, la théorie des champs ou une théorie de la violence symbolique. Ses contributions ont permis de faire progresser de manière importante la recherche en anthropologie et en sociologie.

On retiendra également de Bourdieu son engagement militant et sa présence, dès les années 1990, sur la scène publique. A ce jour, il est peut-être l’un des derniers intellectuels engagés ayant occupé l’espace public en France : on chercherait en vain, aujourd’hui, une figure contestataire d’une telle aura.

La pensée politique de Bourdieu constitue une formidable boîte à outils qui n’a rien perdu de sa pertinence. A l’heure où le système qu’il a combattu vacille, on gagne à relire ses textes, notamment les plus tardifs, rédigés dans un esprit de synthèse et destinés au grand public.

S’il ne fallait lire que deux livres, ce seraient les deux tomes des Contre-feux, parus en 1998 et 2001 aux Editions Raisons d’agir. Ces essais, dont le premier est sous-titré « Propos pour servir à la résistance contre l’invasion néo-libérale », permettent de donner du sens à la crise que nous traversons. Il y a dix ans, Bourdieu, déjà, dénonçait la « concentration extraordinaire de toutes les espèces de capital, économique, politique, militaire, scientifique, technologique » qui est l’une des caractéristiques du capitalisme contemporain.

Bourdieu parlait de ses deux ouvrages comme « d’armes utiles » contre le « fléau néolibéral ». Sachons nous en servir !