« Pourquoi refuser de parler de crise du capitalisme ? »

élections communales neuchâteloises • Pour le secrétaire du POP, German Osorio, les élections communales sont l'occasion d'aborder des questions de fond.

Pour le secrétaire du POP, German Osorio, les élections communales sont l’occasion d’aborder des questions de fond.

Les élections communales sont programmées pour le 13 mai. Les partis préparent les programmes et recherchent des candidats. Presque toutes les formations politiques voudront le développement économique et la défense d’intérêts locaux sans trop se perdre dans des appréciations plus générales. Il en va différemment du POP et de son secrétaire cantonal.

German Osorio observe la difficulté d’avoir une position cohérente entre une politique générale, donc cantonale, nationale et internationale tout en défendant des particularités communales, voire régionales. Il souligne que les discussions entre les aspects généraux du programme et les aspects concrets marquent les débats. Quelques camarades opposent ces deux éléments et cette attitude démontre toute la difficulté de faire cohérence entre ces deux aspects. Pourtant, rester seulement dans le concret local représente une manière de rester dans les nuages, même si on ne le veut pas.

Pour le secrétaire, parler à la population des problèmes locaux implique aussi de parler de la crise générale du capitalisme et des manifestations concrètes de ladite crise dans la région. Parler du problème de la santé suppose un discours qui tienne compte de la vision commerciale et privative des néolibéraux. Le parti doit pouvoir exprimer clairement les conséquences de cette pratique, par exemple, l’éloignement des services publiques de base pour la population. Or, pour German Osorio, rester dans le « concret » pourrait signifier une vision provinciale et très électoraliste de la politique, une vision qu’il juge trop étroite pour un parti comme le POP.

Le travail nécessaire pour expliquer le point de vue du POP à la population ne peut pas échapper à la pratique dialectique qui marque la pratique théorique des militants du parti. « Si les médias parlent toujours de la crise, des problèmes de l’euro, de la visite de Mme Merkel en Chine, pourquoi devrions-nous refuser de parler de la crise et des problèmes de la société capitaliste ? », se demande German Osorio.

Le risque du repli sur des questions locales

Si on refuse d’aborder la politique dans son ensemble, on court le risque de rejoindre celles et ceux qui tiennent le discours qui oppose les gens du Haut et du Bas du canton. On tombe dans les questions de forme et pas de fond et on finit par agir comme les autres partis que nous accusons de faire de la politique politicienne. Une telle attitude aide à diviser le peuple alors que notre travail est plutôt de l’unir. Le repli sur des questions essentiellement locales, bien qu’importantes, risque de faire oublier l’idéologie dominante. A titre d’exemple, le secrétaire cantonal, estime que « le débat sur l’hôpital neuchâtelois ne concerne par seulement les camarades du Haut, il doit au contraire pouvoir réunir une position cohérente capable d’être présentée et discutée dans l’ensemble du canton ». Il doit faire l’objet d’un débat communiste – en commun – sur ce que représentent les prestations d’un service public essentiel comme celui de la santé.

Pour German Osorio, le dépassement du capitalisme passe par un programme établi du général au particulier et vice-versa. La progression des idées en profondeur est inévitable pour construire à long terme une autre société, même au plan local.