Les communes des Franches-Montagnes refusent la fusion à 11 contre 2

Les Francs-Montagnards ont donc clairement dit non à la transformation des 13 communes du district en une commune unique. Le refus n’est pas une surprise, mais son ampleur, oui. 68,4% des votants et 11 communes ont refusé. Si, pour diverses raisons financières ou géographiques, un net refus de trois ou quatre communes était attendu, le...

Les Francs-Montagnards ont donc clairement dit non à la transformation des 13 communes du district en une commune unique. Le refus n’est pas une surprise, mais son ampleur, oui. 68,4% des votants et 11 communes ont refusé. Si, pour diverses raisons financières ou géographiques, un net refus de trois ou quatre communes était attendu, le fait que les quatre plus grands villages, dont trois très nettement (71,79 et 80% !), ont voté non a surpris tout le monde. Triomphe de l’esprit de clocher ? Ce serait simpliste et trompeur de l’affirmer.

Parmi les opposants, il y avait des personnalités dont l’ouverture d’esprit ne fait guère de doute.

De nombreux Franc-Montagnards ont estimé le projet un peu technocratique, pas assez discuté avec la population avant d’être adopté et laissant certains problèmes dans le vague. Et ils n’ont pas apprécié qu’on leur présente ce projet comme la seule solution et qu’on traite les personnes critiques de retardataires ou d’obtus. Du côté de la gauche, on était divisé. Le PS recommandait l’acceptation et les Verts le refus.

Mais au PS, plusieurs militants, notamment de son aile gauche, étaient dans le camp du non, comme quelques membres ou sympathisants du POP. Les opposants se sont toujours déclarés ouverts aux fusions de communes mais craignaient qu’une commune unique éloigne trop les citoyens de la participation à la démocratie locale. Si bien qu’on arrive à la situation paradoxale que les responsables du comité pro-fusion se déclarent plutôt hostiles à de futures fusions partielles qui « casseraient l’unité des Franches-Montagnes », tandis que les « anti-commune unique » se déclarent ouverts à de futures fusions.

Le même jour, un projet fusion de communes, bien plus modeste puisqu’il n’en concernait que deux, a été accepté en Ajoie. Il réunit le village de Bressaucourt à la commune de Fontenais. Fontenais la Rouge, pour reprendre le titre d’un livre de Maurice Voisard, est une commune un peu particulière, car depuis de très nombreuses décennies, le parti principal est le Parti socialiste, exception unique en Ajoie, district votant bien plus à droite que Delémont et les Franches-Montagnes. Et quand il n’y avait en Suisse que quelques communes qui acceptaient une initiative de gauche ou refusaient un durcissement des lois sur l’asile, Fontenais était parmi elles. Alors que Bressaucourt était traditionnellement plutôt un fief PLR.

Mais les choses ont bien évolué à Bressaucourt, et le village ne représentera que le quart de la population de la nouvelle commune. Fontenais restera donc une commune orientée à gauche.