« Un système qui n’engendre que misère et destruction »

1er Mai • Cheville ouvrière de l'organisation du 1er Mai au Val-de-Travers, le conseiller général popiste Philippe Vaucher a, dans son discours, dénoncé les mercenaires de la finance et les tueurs d'espoir et rappelé la nécessité, non d'améliorer le capitalisme, mais de le dépasser, dans l'intérêt de tous.

Cheville ouvrière de l’organisation du 1er Mai au Val-de-Travers, le conseiller général popiste Philippe Vaucher a, dans son discours, dénoncé les mercenaires de la finance et les tueurs d’espoir et rappelé la nécessité, non d’améliorer le capitalisme, mais de le dépasser, dans l’intérêt de tous.

Philippe Vaucher Mesdames, Messieurs, Voilà bientôt 150 que Marx écrivait dans Le Capital : « La production capitaliste ne développe la technique et la combinaison du processus de production sociale qu’en épuisant en même temps les deux sources d’où jaillit toute richesse : la terre et le travailleur. » Ce constat reste plus que jamais d’une actualité brûlante.

Il est vrai que chez nous, au prix de luttes acharnées et grâce au courage et à la ténacité de ceux qui se sont battus pour plus de justice sociale, la situation des plus humbles s’est sensiblement améliorée : Assurances accident, assurance chômage, AVS, vacances payées sont des progrès sociaux indiscutables.

Mais, alors que la situation s’améliorait petit à petit chez nous, la mondialisation du capital permettait de délocaliser une partie de la production de masse, s’appuyant sur une misère plus lointaine et engendrant des atteintes massives à l’environnement.

« De leurs palais de verre, les mercenaires de la finance agissent sans état d’âme »

Un système où les financiers ne considèrent le travail des autres que comme un moyen de tirer un profit immédiat pour eux-mêmes, ne peut engendrer que misère, pollution et destruction. Il n’y a là pas de place pour le respect : l’humain et la nature ne sont que des ressources à disposition.

De leurs palais de verre, les mercenaires de la finance agissent sans état d’âme, spéculant sur les guerres, affamant la planète, pillant les matières premières en laissant des déserts derrières eux.

Ces tueurs d’espoir en costard cravates ne connaissent ni la honte, ni les remords. Surpayés, arrogants, ils rêvent d’un monde à leurs pieds. Ils ont d’ailleurs à leur botte les partis politiques bourgeois, les puissantes organisations internationales comme la banque mondiale et le FMI et les diverses banques centrales. Si d’aventure, à la suite d’une erreur de management, ils venaient à perdre trop d’argent, leurs amis politiques puisent sans état d’âme dans les caisses publiques pour les remettre à flot !

Ainsi, chaque crise permet aux plus riches de s’enrichir encore plus. Le nombre de milliardaires augmente, le pouvoir d’achat des salariés stagne ou diminue, les caisses de retraites sont vidées.

En 2011, les 41 plus grandes entreprises suisses cotées en bourse ont toutes pu réaliser un bénéfice. Les bénéfices ont augmenté et atteignent le chiffre de 83,9 milliards de francs.

Dans 26 des 41 entreprises observées, l’écart entre les salaires a encore augmenté : en moyenne, il est de 1:43. Cela signifie que les salariés les moins payés doivent travailler 43 ans pour obtenir le salaire annuel du membre le plus payé de la direction de l’entreprise.

Certaines entreprises profitent de licencier massivement pour réengager les mêmes personnes quelques mois plus tard à un salaire inférieur. D’autres exigent de leur personnel une augmentation du temps de travail sans augmentation de salaire. Et ceci se passe aussi au Val-de-Travers. Certains d’entre vous en savent quelque chose !

Force est donc de constater que ce système dysfonctionne pour le moins, à court, moyen et long terme. Il n’y a pas d’écologie libérale et le capitalisme à visage humain n’est qu’un leurre !

C’est pourquoi, le but du POP n’est pas d’améliorer le capitalisme mais de le dépasser. Les couleuvres que l’on voudrait nous faire avaler au nom d’une « Realpolitik » ne sont que miroir aux alouettes et poudre aux yeux.

Nous voulons une économie utile, au service de l’homme, respectueuse des personnes et de l’environnement. Nous refusons toute forme de spéculation et revendiquons une société basée sur des valeurs essentielles : égalité des droits, respect mutuel et pour chacun, respect pour la biodiversité et paix.