Passation de témoin à l’Avivo vaudoise

Après 11 ans de présidence, Marc Vuilleumier cède sa place au socialiste lausannois Roland Rapaz.

Après 11 ans de présidence, Marc Vuilleumier cède sa place au socialiste lausannois Roland Rapaz.

Pour honorer la présence de quelque 50 délégués, la petite cité industrielle de Sainte-Croix, dans le Jura vaudois, s’est parée de ses plus beaux atours : soleil radieux, lilas en fleurs. Le président de l’Avivo Vaud, notre camarade Marc Vuilleumier, a relevé quelques-unes des multiples activités de la société, et notamment un succès retentissant : suite à une lutte menée par cette association de retraités (soit dit en passant la plus importante de Suisse), la Communauté tarifaire des transports publics de Lausanne et environs a décidé de rétablir, dès décembre 2012, l’abonnement senior sans limitation d’utilisation qu’elle avait injustement – et imprudemment ! – supprimé. Au terme de 18 ans de présidence de l’Avivo Lausanne et 11 ans de l’Avivo Vaud, Marc Vuilleumier a annoncé, non sans une pointe d’émotion, sa décision de « passer la main ». Après un vibrant hommage, un diplôme de président d’honneur lui a été remis. Son successeur a été élu par applaudissements. Il s’agit du Lausannois Roland Rapaz. Né en 1940 (ce qui lui a fait dire avec humour qu’il n’occuperait pas ce poste pendant des décennies !), il a été enseignant puis directeur d’école. Syndicaliste engagé, très actif dans les mouvements associatifs, et actuellement conseiller communal socialiste de la capitale vaudoise, il saura certainement présider l’association avec enthousiasme et efficacité. Eva Gloor, militante socialiste de longue date et véritable Pasionaria de l’Avivo à Renens, a elle aussi décidé de quitter les instances dirigeantes. Nul doute que sa « retraite » continuera d’être active, notamment au service des aînés et du dialogue intergénérationnel qui lui tient à cœur.

Nombre de personnes âgées vivent dans la précarité

Le Bureau d’informations sociales, dont les postes sont occupés avec dynamisme par nos camarades Suzanne Sisto-Zoller et David Payot, a lui aussi présenté son rapport annuel. Quelque 650 consultations touchant des problèmes de rentes, prestations complémentaires, d’assurance-maladie ou de logement ont eu lieu, tant à Lausanne qu’à Yverdon, Renens ou Nyon. Elles démontrent la précarité financière et sociale dans laquelle vivent nombre de personnes âgées. Avec le remplissage de 1’601 feuilles d’impôts, l’une de ses activités « historiques », l’Avivo a atteint en 2011 un nouveau record. Sans parler de la participation de l’association à de multiples rencontres et colloques dans le cadre du Conseil Suisse des Aînés et de diverses autres structures. Ses responsables ont tenu à remercier les nombreux membres qui permettent jour après jour de mettre en pratique l’esprit de solidarité qui caractérise l’Avivo. Les finances de celles-ci sont bien gérées et saines. Notre camarade Olivier Conod a expliqué comment se fabrique le Courrier de l’Avivo, lequel ne compte pas moins de 4’300 abonnés, cela sous la direction experte de Myriam Tétaz, bien connue des lecteurs et lectrices de Gauchebdo. L’abonnement annuel à 12 francs est néanmoins très (trop ?) bas et ne couvre pas les frais de fabrication : seule un important apport publicitaire permet, pour l’instant du moins, d’équilibrer les comptes de cette petite brochure, rédigée par des journalistes bénévoles, et qui est très lue. Puis les délégués des sections ont résumé les multiples activités de celles-ci, au contenu social, mais aussi de détente : pétanque, jeu de cartes, présentation de films, conférences, spectacles, sorties d’un jour ou voyages, sans oublier le traditionnel repas de Noël, et cette liste n’est pas exhaustive !

Après la partie statutaire, Chantal Thouvenez, collaboratrice du Bureau cantonal de médiation des patients, résidents ou usagers d’établissements sanitaires et socio-éducatifs, a présenté les droits des résidents en EMS : droit à l’information sur sa situation de santé, droit au consentement libre et éclairé, droit de donner des directives anticipées, etc., ou tout simplement ce que l’ancien médecin cantonal Dr Jean Martin nomme le « droit à poser des questions ». Les plaintes qui parviennent à ce Bureau révèlent souvent des situations douloureuses et de grandes souffrances physiques ou psychiques, dues au manque d’écoute, d’information, de compassion de certains membres du corps médical. La médiation par un tiers impartial et indépendant, sans pouvoir décisionnel, permet aux parties de se faire entendre et, souvent, d’amorcer un processus de réconciliation. L’écoute très attentive de l’exposé et les nombreuses questions posées par le public ont démontré l’utilité de cette structure, mise en place avec l’appui décisif du conseiller d’Etat Pierre-Yves Maillard.

Enfin les personnes qui le désiraient ont pu, après un repas convivial, effectuer la visite du Musée CIMA, qui leur a dévoilé ses trésors quasi magiques de micro-mécanique : boîtes à musique, automates dansant en écrivant, stupéfiants de réalisme, phonographes d’un autre temps, ou encore la quasi mythique caméra Paillard-Bolex. Ce musée atteste avec force la vocation industrielle et ouvrière séculaire de Sainte-Croix.