La gauche alternative mise sur les femmes

JURA • La coalition CS-POP-Verts présente une liste exclusivement féminine à l'exécutif de Delémont.

La coalition CS-POP-Verts présente une liste exclusivement féminine à l’exécutif de Delémont.

Le 21 octobre prochain, les citoyenne-
s du canton du Jura éliront leurs
autorités communales. Mais pour
la majorité d’entre eux, pas besoin
d’élire un maire, puisque celui-ci est
déjà élu tacitement dans deux tiers des
communes (38 sur 57), dont le chef-lieu
Delémont et plusieurs grands villages.
Et dans 7 autres communes, il n’y a pas
de candidat. Les électeurs peuvent donc
y voter pour n’importe quel-le concitoyen-
ne.

Pénurie de candidatures
de gauche

En revanche, il y aura une lutte à trois à
Porrentruy et à Haute-Sorne, les deux
communes les plus peuplées (près de
7’000 habitants) après Delémont. Pas de
candidat de gauche à Haute-Sorne, mais
un candidat socialiste à Porrentruy, le
conseiller communal Julien Loichat, qui
a été correspondant jurassien de Gauchebdo
il y a quelques années. Les socialistes
se battent aussi, face au PDC, pour
conserver la mairie de Saignelégier,
avec la candidature de Joël Vallat,
réputé plus à gauche que son prédecesseur.

Il y a une dizaine d’années, le Parti
socialiste détenait la mairie de Delémont
et des trois plus grands villages
voisins (Courroux, Courrendlin, Courtételle).
C’était aussi celui qui y avait le
plus de conseillers communaux. La
situation actuelle est toute différente. Il
ne présente de candidat à la mairie
dans aucune de ces communes, où les
sortants, trois PDC et un « sans parti »,
sont déjà réélus. A Courtételle, où l’élection
du Conseil communal est aussi
tacite, il n’y a plus qu’une socialiste (sur
6 conseillers). A Courroux, où il y a trois
sortants PS, la liste PS-Verts ne compte
que deux candidats (pour 6 places). Et
dans la nouvelle commune de Val Terbi,
il n’y a aucune candidature de gauche
au Conseil communal ! Pourtant, dans
toutes ces communes, le PS était le premier
parti lors des élections cantonales
de 2010 (sauf à Val Terbi, mais l’ensemble
de la gauche y dépassait nettement
le premier parti, le PDC).

La gauche
n’ose pas défier Pierre Kohler

Il ne s’est donc trouvé personne pour
provoquer une élection à la mairie de
Delémont. La gauche, qui s’est pourtant
opposée sur plusieurs dossiers à Pierre
Kohler, ne lui disputera pas son poste,
faute de candidat, ses conseillers communaux
ne souhaitant pas briguer ce
poste. Si on connaît déjà le nom du
maire, il y aura un grand suspense pour
la répartition des quatre sièges de
conseillers. Actuellement, on a une
PDC, un chrétien-social (PCSI), un
socialiste et une CS-POP-Verts. Si on
peut considérer comme acquise la
réélection de Pierre Brulhart et de
Françoise Collarin (cumulés sur les
listes PS et PDC), les deux sièges restants
seront âprement disputés entre
CS-POP-Verts, PCSI, PLR et PS (pour un
éventuel second siège).

La gauche souhaite redevenir majoritaire.
Ce n’est pas impossible, mais il est
malheureusement aussi possible qu’elle
n’obtienne qu’un seul siège, car celui de
CS-POP-Verts n’est pas assuré à
l’avance. Il y a quatre ans, PLR, PCSI et
CS-POP-Verts obtenaient 14, 15 et 16%
des suffrages, le PDC 22% et le PS 27%.
Les apparentements de liste ne sont pas
possibles.

Pour maintenir son siège, la gauche
alternative a misé sur les femmes. En
effet, la liste est exclusivement féminine
avec trois militantes CS-POP, la titulaire
Esther Gelso, Jeanne Beuret, Paola Stanic,
et une Verte, Magali Rohner.
Au Conseil de ville, CS-POP-Verts présente
11 femmes et 9 hommes (16 CSPOP
et 4 Vertes). Il y a quatre ans la
liste avait obtenu 8 sièges sur 41, mais
certaines « locomotives électorales » ne
sont plus là.