En se déchargeant de la direction de la police municipale, l’élu popiste met un
terme à la période de turbulences que traversait l’exécutif lausannois.

Marc Vuilleumier, qui sait maîtriser
ses émotions, a pris le temps
de la réflexion avant de montrer
clairement qu’il n’était pas prêt à se
laisser danser sur le ventre. Son score à
la dernière élection, son souci de
défendre les policiers, les avancées qu’il
a obtenues en faveur du corps de police
et du respect des citoyens, lui permettaient
de faire preuve d’une tranquille
assurance et de se faire respecter sans
jouer les martyrs.

Il faut se souvenir que le syndic Brélaz
avait cru bon de tenter de jouer les
Rambo de la chasse aux dealers en promettant,
dans le Matin dimanche, d’éradiquer
les dealers d’ici à 2013. Cette
déclaration de juillet dernier laissait
entendre – ce qu’il a regretté par la suite
que les policiers et le conseiller municipal
chargé de la police étaient mis
sous sa tutelle.

Préparer l’élection
d’un socialiste à la syndicature ?

Depuis plusieurs semaines bruissaient
toutes sortes de rumeurs, allant de critiques
à peine voilées sur la police à certaines
ambitions visant à préparer
l’élection d’un syndic socialiste. Cette
agitation, en pleine aggravation des
bagarres nocturnes et des difficultés de
collaboration avec la gendarmerie ellemême
surchargée, tombait au moment
où le Conseil communal se montrait
particulièrement répressif dans le
domaine de la sécurité et des droits
humains. Les groupes verts et socialistes
sont même allés jusqu’à voter un postulat
PLR proposant des « mesures
d’éloignement pour les fauteurs de
troubles et interdisant l’accès à un périmètre
donné. Les personnes visées sont
celles qui créent un trouble public en
raison de leur comportement ».

Après l’annonce faite par Marc Vuilleumier
dans le Matin dimanche, la droite
fut la seule à réclamer la démission de
Marc Vuilleumier, alors que l’élu PLR à
la Municipalité, Olivier Français, exprimait
à la radio de la compréhension
pour sa demande.

La Municipalité n’a pas traîné pour
prendre de nouvelles décisions qui ont
apaisé le climat. Marc Vuilleumier a été
écouté. Il assume désormais la responsabilité
des sports, comme auparavant,
des assurances sociales, de l’intégration
et de la vie des quartiers. C’est le socialiste
Grégoire Junod qui a accepté de se
défaire du service de la culture pour
assumer la direction de police, une décision
particulièrement responsable. La
décision de Marc Vuilleumier a permis
de retrouver un certain calme.