La Municipalité de Lausanne est-elle complètement givrée ?

Red Bull Crashed Ice • S’il fallait trouver une qualité au « Red Bull Crashed Ice », cette exhibition publicitaire à la gloire d’une boisson gazeuse, c’est de parvenir à rassembler la quasi-totalité du spectre politique contre elle. On se souvient qu’en 2009 le Conseil communal avait critiqué, toutes tendances confondues, la venue de cette manifestation grotesque. On peinait, il...

S’il fallait trouver une qualité au « Red
Bull Crashed Ice », cette exhibition
publicitaire à la gloire d’une boisson
gazeuse, c’est de parvenir à rassembler
la quasi-totalité du spectre politique
contre elle. On se souvient qu’en 2009
le Conseil communal avait critiqué,
toutes tendances confondues, la venue
de cette manifestation grotesque. On
peinait, il est vrai, à comprendre pourquoi
une ville soucieuse de développement
durable autorisait l’installation
d’une piste de glace de 400 mètres,
place de la Riponne. Une mauvaise
plaisanterie qui a tout de même nécessité
de dépenser 21 MWh d’électricité,
12’000 litres de diesel, 400 m3 d’eau et
qui a coûté 170’000 francs d’argent
public. Quatre ans plus tard, rebelote ;
une nouvelle autorisation a été accordée
pour 2013 ! Alors qu’on lit ces
jours que les glaces arctiques n’occupent
plus que la moitié de la surface
qu’elles occupaient durant l’été il y a
trente ans, autoriser une nouvelle édition
du Crashed Ice l’an prochain
relève du cynisme le plus cru. La
Municipalité est très largement à
gauche, le syndic est Vert, la ville
affiche fièrement nombre de labels et
de récompenses écologiques sur son
site internet… Tout ça pour ça ?

Lors des dernières élections communales,
Daniel Brélaz a reçu un avertissement
sévère des citoyens lausannois.
Le message, visiblement, n’a toujours
pas été reçu par l’intéressé. C’est pourtant
sur ce genre de décisions qu’apparaît
– ou n’apparaît pas – la vision
du développement de la ville du syndic.
C’est sur ce genre de décision
qu’éclatent les contradictions entre le
vert vif des tracts électoraux et le triste
verdâtre d’une realpolitik de la renonciation.