Les Suisses solidaires de l’Europe dans la rue

Syndicats suisses et européens ont manifesté pour exiger que les Etats favorisent une politique de relance et d'emploi.

Syndicats suisses et européens ont manifesté pour exiger que les Etats favorisent une politique de relance et d’emploi.

L’Europe des salariés était dans
la rue le 14 novembre, avec un
mouvement de grève générale
en Italie, Espagne, Portugal et Grèce
et de larges manifestations en France,
en Belgique ou même à Berlin. En
Suisse, la solidarité des syndicats avec
le mouvement de protestation européen
était de mise durant toute la
journée. Le matin, le syndicat Unia a
remis une lettre à la représentation
de l’Union européenne à Berne,
demandant que des programmes
d’investissement soient mis en place
plutôt qu’une cure généralisée d’austérité.
A Genève, la Communauté
genevoise d’action syndicale (CGAS)
s’est aussi retrouvée à la Place Bel-Air
pour une action symbolique de soutien
au débrayage et manifestations
européens. Alessandro Pelizzari,
secrétaire syndical d’Unia, organisation
qui vient de lancer une campagne
avec ses homologues autrichiens
et allemands pour proclamer
« qu’il y avait assez d’argent et qu’il
fallait en finir avec l’austérité hystérique
», a expliqué que la crise européenne
avait aussi des implications
en Suisse et rappelé les licenciements
chez Merck Serono, UBS ou Lonza.
« La crise est utilisée par le patronat
et les gouvernements en Suisse et en
Europe pour s’attaquer aux retraites,
casser le service public et faire pression
sur les conditions de vie et de
travail des gens », a-t-il martelé.
Umberto Bandiera a expliqué les difficultés
actuelles à signer des conventions
collectives dans les secteurs de
la construction ou de l’hôtellerie-restauration.
Pour le syndicat SIT,
Davide De Filippo a souligné les difficultés
que traverse le service public
à Genève. « Au service de l’Office
cantonal de l’emploi, les chômeurs
doivent attendre plusieurs semaines,
voir des mois pour avoir des rendezvous
avec leurs conseillers », a souligné
le secrétaire syndical. Il a
dénoncé le budget cantonal 2013 qui
va augmenter la taxe personnelle en
matière d’impôt pour les petits
contribuables, maintenir les privilégiés
fiscaux pour les plus riches et
supprimer des postes dans l’administration
publique.

Membre d’Unia-jeunes, Magnus
Meister, a relevé le fait que la crise
touchait particulièrement la jeune
génération, notamment en Espagne
où plus de 50% de cette classe d’âge
est au chômage. « Nous ne voulons
pas être une génération sacrifiée.
Nous ne voulons pas payer cette crise
capitaliste de la dette », a-t-il proclamé,
tout en revendiquant un
contrôle des banques et des richesses.
Représentant du syndicat Syna, Joël
Mugny, a plaidé pour la nécessité de
la solidarité des travailleurs suisses
avec leurs coreligionnaires européens.
Il a appelé les gens à rejoindre
les organisations syndicales afin de
favoriser une politique pour l’emploi
et la solidarité. L’après-midi, la CGAS
et Unia se sont retrouvés devant les
consulats d’Italie, du Portugal, d’Espagne
et de Grèce pour remettre une
lettre de soutien aux peuples en lutte.
Ils ont été reçus par l’ambassadeur de
deux premiers pays, alors que celui
d’Espagne était à Berne et que le
représentant grec n’avait même pas
répondu à la lettre des syndicats.