Vite, un peu de bicarbonate de soude pour la droite du Grand Conseil !

VAUD • La droite ne digère toujours pas que le peuple ait porté une majorité de gauche au Conseil d'Etat, qui a pourtant présenté un budget « modèle Broulis ».

La droite ne digère toujours pas que le peuple ait porté une majorité de
gauche au Conseil d’Etat, qui a pourtant présenté un budget « modèle Broulis ».

La droite a refusé le 5 décembre 30 francs par mois
aux retraités impécunieux et 90 francs aux familles
modestes dans le cadre de l’aide au paiement de l’assurance
maladie. Une pingrerie et un camouflet envers
ceux qui tirent le diable par la queue.

C’est l’indice misérable de la douleur de la droite. Elle
ne digère absolument pas que les citoyens aient imposé
une majorité gouvernementale de gauche. Elle souffre et
tient à le faire savoir. Le manque d’habitude sans doute.
Et même si la majorité de gauche gouvernementale se
montre prudente et consensuelle et même si elle a présenté
un budget « modèle Broulis ». Ce que le PLR a bien
dû reconnaître.

Eh bien, cela ne passe pas quand même. Au point de
refuser un minuscule poste à 80% au secrétariat général
de Pierre-Yves Maillard devenu président du Conseil
d’Etat. C’est le reflet d’un médiocre esprit revanchard.
Surtout de la part de ceux qui, à Lausanne, réclament à
cor et à cri depuis deux ans un poste d’assistant supplémentaire
en faveur du radical Olivier Français, municipal
des travaux et conseiller national.

Le débat vole bas

Le Parlement avait accepté en 2009 un postulat du
popiste Bernard Borel demandant que les Vaudois ne
paient pas plus que 10% de leur budget pour l’assurance
maladie. Pour des ménages qui se trouvent juste au-dessus
des normes donnant droit à une aide, les primes
maladie atteignent facilement 15% du revenu. Dès 2004,
le canton de Vaud a drastiquement revu les normes
d’aide. Or, la nouvelle proposition gouvernementale permettrait
juste de revenir à celles qu’appliquait en 2002 un
libéral comme Charles-Louis Rochat, alors chef du
Département de la santé ! Le PLR Borloz syndic d’Aigle a
développé un argument de derrière les fagots dont il a le
secret : il faut éviter que les très pauvres ne s’indignent de
l’aide qui serait accordée à un ménage de quatre personnes
dont le revenu net serait de 84’000 francs par an
« somme qui leur permet tout à fait de s’assumer ». Le
débat a volé bas.

Dans un autre domaine, en revanche, la droite s’est
inspirée de la gauche. Celle-ci, l’an dernier, avait en vain
tenté d’obtenir un renforcement du nombre de gendarmes
et de gardiens de prisons. La droite s’est rendu
compte très subitement que ces demandes étaient justifiées
et a repris ces amendements à son compte ce qui a
permis de faire voter 10 postes de plus pour la gendarmerie
et la prise en compte de l’épuisement des agents
pénitentiaires. Des mesures qui auraient pu être simplement
prises en 2011 déjà.

Une coalition POP-solidaritéS très active

Pour la première fois depuis des lustres, il n’y avait aucun
rapport de minorité, vu l’exclusion du POP et de solidaritéS
d’une représentation au sein de la commission des
finances. Les Verts et le PS ne se sont dès lors pas sentis
tenus d’exprimer des critiques, d’autant qu’ils ont un fil à la
patte avec le gouvernement de gauche. N’a t-on pas
entendu des députés PS déclarer tout benoîtement
attendre l’avis de leur conseiller ou conseillère d’Etat avant
de se déterminer sur des amendements ? Le POP-solidaritéS
s’est battu en faveur du logement (deux amendements
de Didier Divorne), des musiques actuelles (Anne
Papilloud), de l’intégration, de la suppression de Frambois,
des mesures de réinsertion professionnelle (Jean-Michel
Dolivo), sans oublier l’accueil extrascolaire, les curateurs
et tuteurs, les bourses d’étude, l’augmentation des contrôles
des chantiers, le taux d’encadrement scolaire. Tous refusés,
souvent sans même le moindre soutien dans l’hémicycle
ou voire avec deux voix de l’UDC.

Le deuxième débat aura lieu le 11 décembre.