Les grandes villes chinoises sont confrontées à un épisode de pollution de l’air d’une ampleur sans précédent. Le niveau de particules fines est tel qu’il est désormais impossible de faire voler les avions ; on estime que plus d’un million de personnes meurent prématurément chaque année des causes de cette contamination.

Si les autorités minimisent encore le problème, elles ne peuvent désormais plus empêcher les Chinois de se révolter. Un débat est aujourd’hui ouvert sur les conséquences sanitaires de la croissance à tout prix : « Edifier une belle Chine commence par respirer de façon saine » titrait ainsi le journal du Parti communiste.

Il faut noter que la Chine, en débattant publiquement de ces enjeux, fait presque office de pionnier. Ceux-ci (réchauffement climatique, explosion du nombre de cancers, pollution de l’eau et des sols, contamination par des métaux lourds, disparition d’espèces animales et végétales,…) sont fondamentaux et globaux. En Suisse, où les conséquences sont moins directement visibles et les normes autrement plus développées, il n’y a pas réellement de discussion politique sur la croissance. C’est un dogme rarement questionné. On apprend toutefois, presque le même jour, que nos stations de moyenne montagne connaîtront d’ici quinze ans des problèmes de manque de neige très importants.

Jusqu’où pourrons-nous aller dans la destruction de la planète avant de changer radicalement de cap ? Quel est notre seuil de tolérance ? Quel visage auront les prochaines guerres et révoltes climatiques ou énergétiques ? Comment s’organisera notre quotidien avec un litre d’essence à 3, 10 ou 20 francs ?

La problématique des conséquences sociales du réchauffement climatique (et plus largement du modèle de développement capitaliste) est appelée à devenir centrale.