Les tribulations des personnes à mobilité réduite

vaud • Le Conseil d'Etat ne se soucie guère des personnes à mobilités réduites, comme le révèle la nouvelle halte CFF de Malley.

Le Conseil d’Etat ne se soucie guère des personnes à mobilités réduites, comme le révèle la nouvelle halte CFF de Malley.

Les déplacements ne sont guère aisés pour les familles chargées de jeunes enfants, les porteurs de lourds bagages, les blessés qui claudiquent avec des béquilles ou les personnes à la démarche mal assurée. La preuve en est flagrante dans la toute nouvelle Halte CFF de Malley à l’ouest de Lausanne. Elle est la troisième gare du canton de Vaud et a été inaugurée l’automne dernier. Le Conseil d’Etat en est si fier qu’il a choisi son illustration pour adresser ses vœux de bonne année. Or cet emblème de la modernité ferroviaire n’offre ni ascenseur, ni escalier roulant. Certes, une interminable rampe est adaptée aux fauteuils roulants motorisés, sur une quarantaine de mètres, avec une pente de 12%. Les PMR (personnes à mobilité réduite) sont totalement ignorées. Les trois quais flambant neufs sont particulièrement inaccessibles pour elles.

Une députée popiste a interrogé le Conseil d’Etat sur cette situation si peu propre à encourager l’utilisation des transports publics. Selon Noria Gorrite en charge du Département des infrastructures, la mise à l’enquête en 2007 n’a soulevé aucune réaction et surtout pas celle du gouvernement vaudois. Le chef du département d’alors, François Marthaler, était sans doute plus intéressé par les déplacements à vélo. Aujourd’hui, « l’installation d’un seul ascenseur coûterait 500’000 francs et entraînerait des dépenses de plusieurs millions en travaux et réparations », ces engins ayant la fâcheuse tendance à tomber en panne. En outre, allègue encore la conseillère d’Etat, « la Halte de Malley correspond point par point aux règles décidées par les CFF » vu la couverture de la fameuse rampe et grâce à son inclinaison, pourtant à la limite de ce qui est toléré. Bizarre quand même que personne n’ait songé aux difficultés des PMR. Pourtant des commerçants n’hésitent pas à payer de leur poche des escaliers roulants, comme à Lausanne, pour faciliter l’accès à leurs échoppes. Faudra-t-il des centres commerciaux sur les quais de la Halte de Malley pour que l’on se soucie enfin des accès ?

Le Conseil d’Etat ajoute que les anciennes gares de Nyon, de Renens ou de Morges ne disposent pas d’ascenseur. Ces arguments douteux ne sont pas convaincants et démontrent combien on se fiche des besoins des personnes à mobilité réduite. Il suffit de voir les bus dont l’entrée se trouve au niveau du trottoir mais imposent ensuite une marche de 35 centimètres pour accéder à un siège, sans parler des entrées dans des wagons certes abaissés mais sans que les quais soient surélevés.

Il a fallu des années pour que l’on tienne enfin compte des personnes en fauteuils roulants. Faudra-t-il un siècle pour penser aussi aux PMR ? Il y a un manque criant d’une organisation dynamique de représentants des utilisateurs des transports publics qui devraient être régulièrement consultés et entendus. Ce ne serait pas un luxe, vu les tarifs des transports publics.