Le jardin secret de Giovanna Marini

MUSIQUE • La guitariste, chanteuse et ethnomusicienne italienne nous embarque dans un voyage entre tradition populaire et art militant.

La guitariste, chanteuse et ethnomusicienne italienne nous
embarque dans un voyage entre tradition populaire et art militant.

Elle arrive seule, guitare en bandoulière,
toute simple en pull
gris et pantalon ; elle est là, sans
décor, sans mise en scène, si vraie, si
sincère, si proche de ce public qu’elle a
décidé d’inviter dans son jardin secret.
Parce qu’elle a encore quelque chose à
lui dire, et à recevoir de lui qui « l’aide
à réfléchir » !

A La Passerelle, à Vidy, Giovanna
Marini ouvre son coeur pour partager
« Un chant de 50 ans », des confidences
qui lui sont chères, des chansons
qu’elle gardait pour elle, qu’elle
n’avait presque jamais données en
public ; elle les enchaîne selon l’inspiration
du moment, racontant dans
son français si savoureux leur histoire
et son histoire ; et ce sera chaque soir
différent, assure-t-elle. Giovanna
Marini invite le public à écouter, mais
aussi à chanter avec elle.

Certes, sa voix s’est fragilisée (elle a
76 ans !), mais garde ses intonations,
ses âpretés, ses tendresses, ses fulgurances,
ses ruptures, puisées dans la
tradition populaire et revisitées par
son art personnel, un art militant, un
art social. Car les accents, les rythmes
et les mélodies de ses chants, de cette
« histoire orale chantée » telle qu’elle en
a le secret, disent ses convictions, ses
accusations, les peines partagées, les
émotions ressenties ; ils célèbrent des
joies, des douleurs, des souvenirs,
avec une infinie poésie, une nostalgie
bouleversante, une force combattante,
mais aussi avec de l’humour et des
clins d’oeil complices. Sa vie, ses rencontres,
ses révoltes, elle les offre, en
toute intimité, au travers de cette
musique consolatrice et accusatrice
qui émeut parce qu’elle dit sa vérité,
parmi toutes ces vérités qu’il faut
accepter. On entre en confidence et
on sort en se disant que, finalement, si
le monde va mal, rien n’est perdu tant
qu’il y aura des Giovanna Marini pour
chanter, pour dénoncer et pour espérer.
Le public lui a réservé une ovation
debout le soir de la première.


Giovanna Marini, « Un chant de 50 ans », au
Théâtre Vidy-Lausanne, La Passerelle, jusqu’au
26 mai, infos et rés. sur www.vidy.ch
et au 021 619 45 45.