C’est une séance historique
qu’a connu le Grand
Conseil neuchâtelois le 28
mai. Deux semaines après le rejet
très net de l’initiative fédérale, le
parlement a, pour la première fois
en Suisse, adopté une loi sur un
salaire minimum cantonal par 85
voix contre 22. L’opposition est
venue de députés PLR et UDC. Si
Marc-André Nardin a tenu à souligner
que cette loi pourrait ne pas
être conforme avec la liberté économique
garantie par le droit fédéral,
un autre libéral de La Chaux-de-
Fonds, Andreas Jurt, a répondu très
justement qu’il faut « soutenir l’audace
plutôt que les juristes », « il
s’agit d’une question de cohérence et
de dignité ». Conformément à un
arrêt du Tribunal fédéral répondant
à un recours contre l’invalidation de
l’initiative genevoise sur ce thème,
le salaire minimum neuchâtelois a
été fixé en tenant compte (avec largesse)
des montants de l’aide
sociale. Il s’élèvera à 3’640 francs
par mois ou 22 francs de l’heure. Un
premier pas.