9 février: la gauche se doit être ambitieuse

Il faut le dire • Le 9 février 2014, les électeurs suisses, particulièrement en Suisse alémanique, approuvaient l’initiative de l’UDC «contre l’immigration de masse». Un succès dû à la crainte chez la majorité du chômage et de la baisse des salaires, de l’urbanisation galopante du pays ou à la méfiance viscérale de l’étranger pour les plus nationalistes... Face à cela, la gauche se doit d'être ambitieuse

Le 9 février 2014, les électeurs suisses, particulièrement en Suisse alémanique, approuvaient l’initiative de l’UDC «contre l’immigration de masse». Un succès dû à la crainte chez la majorité du chômage et de la baisse des salaires, de l’urbanisation galopante du pays ou à la méfiance viscérale de l’étranger pour les plus nationalistes. Plus d’un an plus tard, ce vote continue à mettre la Suisse en porte-à-faux avec l’Union européenne, qui considère la libre circulation des personnes au sein de l’UE comme un principe intangible.

L’incertitude liée à d’improbables renégociations sur le thème avec le principal partenaire de la Suisse est encore renforcée par la cacophonie politique actuelle. Chaque parti y va de ses solutions, en se positionnant sur le projet du Conseil fédéral, actuellement en consultation, qui veut appliquer strictement le texte de l’UDC. Seul acquis qui semble ressortir chez tous les partis, à l’exception du principal intéressé, celui d’un nouveau vote en 2016 pour clarifier les positions des Suisses sur les bilatérales. Encore faudrait-il savoir s’il s’agit de voter la voie bilatérale en général ou d’approuver les 7 accords bilatéraux concrets et soumis à la fameuse clause guillotine, signés par la Suisse.

Face à toutes ces manigances, la gauche et les syndicats se doivent de descendre fermement dans l’arène pour défendre des positions claires et ambitieuses. Parmi celles-ci figure le principe d’un renforcement des mesures d’accompagnement pour lutter contre les abus des employeurs, nécessitant des instruments pour faire respecter les salaires en vigueur, des pouvoirs de contrôle et de sanction des entreprises et des possibilités d’extension facilitées des CCT.

Mais cela n’est pas suffisant. Il faut aussi des moyens pour muscler la formation continue des chômeurs et maintenir une aide sociale digne pour ceux qui ne parviennent pas à rejoindre le monde du travail, soumis à la concurrence, sans oublier de renforcer l’AVS. A toutes ces mesures de réinsertion de la population résidente, il convient aussi d’ajouter des règles pour stabiliser ou baisser le prix des loyers, afin que la libre circulation ne profite pas exclusivement, comme cela se passe aujourd’hui, aux patrons et aux bailleurs.

Faute de revendications de gauche à la hauteur, l’UDC et ses suiveurs comme Philipp Müller, président du PLR, auront beau jeu de gagner à tous les coups.

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