Mardi 22 septembre, le Conseil national décidera s’il suit ou non sa commission dont la majorité veut renvoyer aux calendes grecques une augmentation de la part du loyer dans le calcul des prestations complémentaires (PC). Il s’agit d’un problème récurrent car, selon des calculs complexes, le prix du loyer est évalué sur la base des statistiques fédérales de 1999! C’est intenable. Pour payer leur logement, nombre de bénéficiaires de PC doivent prendre sur la part consacrée à la nourriture.
La Suisse, qui n’a jamais eu autant de millionnaires, compte plus de 300’000 rentiers AVS et AI qui doivent demander des PC pour couvrir leurs besoins vitaux. C’est loin d’être le Pérou. Les montants maximaux de ces compléments se montent à 1250 francs par mois pour les couples et à 1100 francs pour les personnes seules. La Confédération en paie un tiers, les cantons font le reste.
L’inadéquation du calcul du prix des loyers dans le PC est dénoncée depuis des années et a fait l’objet de nombre d’interventions parlementaires. L’an dernier, enfin, une augmentation du calcul du logement a été proposée par le Conseil fédéral pour 2017.
Or il s’est trouvé, par 13 voix contre 12, une majorité des membres de la commission présidée par le conseiller national UDC Guy Parmelin pour proposer de renvoyer ce projet au Conseil fédéral. La commission de la sécurité sociale et de la santé communique qu’elle «reconnaît la nécessité de prendre des mesures… Mais le! problème doit être traité lors de l! a future révision de la loi, alors que la minorité estime en revanche que le problème est trop urgent pour attendre.»
Les PC, un quatrième pilier
On oublie trop souvent que les prestations complémentaires ont été mises en œuvre pour palier une situation transitoire et provisoire, jusqu’au moment où l’AVS garantirait la couverture des besoins vitaux (art 112. al 2 litt b de la Constitution) et où le système des trois piliers aurait fait le bonheur du peuple.
Aujourd’hui, on voit combien les PC sont non seulement devenues indispensables mais sont en plus considérées comme pérennes et comme une part indispensable des retraites insuffisantes. Le projet Berset «retraites 2020» ne dit pas autre chose. Aux yeux de ceux qui refusent toute augmentation des rentes, comme le fait le projet fédéral, les PC sont désormais gravées dans le marbre. Un 4ème pilier qui ne dit pas encore son nom, un pilier bricolé pour les pauvres.
Le 22 septembre, des retraités seront sur la Place fédérale dès 7h30 pour rappeler aux parlementaires le besoin urgent de couvrir réellement et concrètement les besoins vitaux que garantit la Constitution fédérale, sans tergiversation.
