Un triomphe de l’UDC qui cache une défaite de la gauche

Il faut le dire • Le Vaudois Guy Parmelin a été, sans trop de surprise, élu au Conseil fédéral à la place d’Eveline Widmer-Schlumpf. Pour le PS et les Verts, qui l’ont soutenu dès le premier tour, il s’agissait de voter «pour un moindre mal» et «pour le moins pire des UDC». Moins pire? Selon son profil smartvote, le président de la Commission de la sécurité sociale et de la santé publique est réticent à tout renforcement de l’Etat social ou à la protection l’environnement. A l’inverse, il est un ardent défenseur des politiques financières restrictives, de l’économie libérale, de l’ordre et de la sécurité et à 100% pour une politique migratoire restrictive...

Le Vaudois Guy Parmelin a été, sans trop de surprise, élu au Conseil fédéral à la place d’Eveline Widmer-Schlumpf. Pour le PS et les Verts, qui l’ont soutenu dès le premier tour, il s’agissait de voter «pour un moindre mal» et «pour le moins pire des UDC». Moins pire? Selon son profil smartvote, le président de la Commission de la sécurité sociale et de la santé publique est réticent à tout renforcement de l’Etat social ou à la protection l’environnement. A l’inverse, il est un ardent défenseur des politiques financières restrictives, de l’économie libérale, de l’ordre et de la sécurité et à 100% pour une politique migratoire restrictive.

Si cette élection sans coup férir du candidat officiel de l’UDC montre que ce parti continue plus que jamais à dicter l’agenda politique suisse, le très poli suivisme de la gauche parlementaire, qui n’a même pas imaginé la possibilité d’une abstention forte, a de quoi inquiéter.

Depuis le 9 février 2014 et le vote sur l’initiative «contre l’immigration de masse», qui avait thématisé, de façon patente, les enjeux des élections nationales du 18 octobre 2015 qui ont tout naturellement renforcé le parti blochérien, la gauche semble tout à la fois sonnée et atone. Reculant sur ses points forts que sont une défense acharnée et sans concessions des acquis sociaux ou sa volonté de renforcer la protection des salariés, le PS s’est, par exemple, enferré dans une réforme des retraites inique qui porte la signature de son ministre, Alain Berset.

Il n’a pas réussi à renforcer à l’échelle nationale, contrairement au canton de Genève où vient d’être institué un inspectorat du travail novateur, des mesures d’accompagnement efficaces à la libre circulation. Pour finir, sa position louvoyante sur la 3ème réforme de l’imposition des entreprises, qui va faire perdre des millions aux caisses publiques, ne lasse pas d’inquiéter. Pour la gauche social-démocrate, il est le temps de se remettre en cause si elle ne veut pas définitivement tomber dans le social-libéralisme consensuel, qui a déjà contaminé tous ses homologues européens.