Les étudiants en guerre contre la hausse des taxes

EPFL • La direction de l’EPFL demandait l’annulation d’une manifestation contre le doublement des taxes d’étude. Sud et les Jeunes POP ont décidé de la maintenir.

Le 24 janvier denier, l’EPFL, par la voix de son directeur, annonçait un possible doublement des taxes d’études. Concrètement, celles-ci passeraient à plus de 2500 francs par année. Une proposition intervenue après l’acceptation au niveau de la Confédération d’un budget d’austérité.

Appel à la mobilisation

Après cette annonce, différentes associations ont critiqué ce choix et appelé à la mobilisation, dont la Jeunesse Socialiste qui lançait une pétition le jour même. Le syndicat SUD étudiants et précaires, soutenu par les Jeunes POP a quant à lui, dans un premier temps, demandé à la direction de pouvoir disposer d’une salle pour une réunion de discussion étudiante sur la problématique des hausses des taxes d’études. La réponse a été négative. Le syndicat et les Jeunes POP ont alors appelé à une mobilisation pour le 16 mars prochain. S’en est suivie une série d’échanges avec la direction, celle-ci demandant, selon SUD, l’annulation de la manifestation et le retrait de l’appel diffusé sur internet. Toujours selon le syndicat, la direction de l’EPFL les aurait priés de se rallier au rassemblent de l’Agepoly association officielle des étudiants de l’EPFL, qui a fait un lâcher de ballons la semaine dernière pour protester contre la même hausse des taxes. Le syndicat étudiant a de plus l’interdiction de faire toute forme de propagande ou de coller des affiches. Arthur Auderset, du syndicat, exprime son mécontentement. «Il y a 13’000 étudiants au sein de l’EPFL, c’est comme une petite ville et il ne pourrait y avoir qu’une seule organisation autorisée par la direction à prendre la parole?» Selon les dirigeants, les petites organisations seraient illégitimes car pas assez représentatives aux leurs yeux.

Trois revendications

Malgré les nombreuses pressions, SUD et les Jeunes POP ont toutefois décidé de maintenir leur manifestation et appellent toutes les organisations solidaires à rejoindre la mobilisation. En solidarité, un rassemblement à l’EPFZ se fera en même temps. Au chapitre des revendications, les étudiants refusent toute augmentation des taxes. La hausse proposée équivaudrait à 100 francs de plus par mois par étudiant, ce qui aurait selon eux pour effet de réduire l’accès démocratique à l’EPFL. SUD rappelle ainsi «que l’université et les hautes écoles polytechniques sont des services publics qui devraient être accessibles à tous, et qui devraient œuvrer pour le bien commun», ajoutant que «les classes populaires sont toujours majoritairement exclues de l’enseignement supérieur». Le syndicat demande également à pouvoir bénéficier d’une véritable pluralité et liberté d’expression sur le territoire universitaire. Finalement, il conteste la récente annonce d’une baisse des salaires des doctorants et chercheurs «postdoc» de l’EPFL, qui pourront recevoir 20 à 30 % de moins que leurs homologues de l’UNIL.