Un politicien UDC sur le retour dicte sa loi

Courrier des lecteurs • Ce n’est hélas ni un poisson d’avril ni un canular: le président de l’UDC neuchâteloise, Monsieur Yvan Perrin est intervenu pour faire retirer 8 caricatures affichées au collège de la Longereuse, à Fleurier, dans le cadre d’une exposition présentée lors de la Semaine contre le racisme. «J’ai été surpris de voir que mon parti était...

Ce n’est hélas ni un poisson d’avril ni un canular: le président de l’UDC neuchâteloise, Monsieur Yvan Perrin est intervenu pour faire retirer 8 caricatures affichées au collège de la Longereuse, à Fleurier, dans le cadre d’une exposition présentée lors de la Semaine contre le racisme. «J’ai été surpris de voir que mon parti était dépeint comme un peu nazi dans les murs de l’école.», a-t-il déclaré, dénonçant une forme d’«endoctrinement».

Ainsi donc, aujourd’hui, un seul parti politique a le droit de fixer la frontière du bon goût, de délivrer des certificats de bonnes mœurs, d’octroyer des permis d’humour et de prononcer des expulsions de contestataires. Pourtant, jamais les pyromanes n’ont eu l’outrecuidance de réclamer une limitation du nombre d’allumettes par boîtes, de même qu’aucun policier ne se plaint de porter le mot «Police» sur son uniforme. L’UDC a choisi de traiter en priorité le thème des étrangers dans son programme. Les affiches, les slogans qu’elle utilise, frôlent souvent la condamnation pénale pour racisme. Certaines images puisent ouvertement leur référence dans l’iconographie nauséabonde des années trente. Jouer aujourd’hui la vierge effarouchée lorsque l’on montre ces dessous peu affriolants, tient de la tartufferie. Mais que Tartuffe s’érige en Pape et qu’on lui laisse décider du catéchisme, voilà qui est inquiétant. Dans un monde idéal, puisqu’il s’agit d’amener les élèves à réfléchir sur le fonctionnement de la société, Monsieur Perrin aurait dû réclamer l’organisation d’un débat au collège de Fleurier. Et le Département y aurait invité les caricaturistes que Monsieur Perrin n’aime pas. On aurait pu alors parler de courage et d’intelligence.

Pascal Helle