Denis de la Reussille est Pro Service Public

5 juin • Deux questions à Denis de la Reussille, conseiller national POP, qui soutien l’initiative pro service publics.

Pour quelles raisons soutenez-vous cette initiative?

Denis de la Reussille : Après un débat fort intéressant, le POP a décidé de soutenir cette initiative, il me semble donc normal de la soutenir aussi. Ce qui me motive plus personnellement, c’est l’idée d’un retour des CFF, de la Poste ou de Swisscom aux valeurs essentielles du service public, c’est-à-dire le service au public, et non pas la volonté prioritaire de faire des bénéfices comme cela se passe depuis 10 ou 15 ans. Un autre mérite de l’initiative est de proposer de ramener la rémunération des dirigeants à la hauteur de ceux d’un conseiller fédéral, ce qui, je pense, va motiver pas mal de Suisses à soutenir l’initiative. Pratiquement aucun parti ou syndicat ne soutient cette initiative à laquelle ils trouvent trop de défauts. Pour ma part, j’y vois un retour à la qualité et une volonté de rendre ces services à toute la population y compris dans les régions périphériques. Il ne faut pas oublier que les bénéfices, par exemple des CFF, sont générés par des prix parfois extrêmement élevés pour une partie de la population.

D’après les opposants de gauche cette initiative va mener droit vers des privatisations…

On le sait, une série d’élus, notamment de droite, sont favorables à une privatisation partielle ou totale. Ce n’est cependant pas en continuant à demander par exemple aux CFF de faire d’énormes bénéfices, qui sont payés par l’ensemble des utilisateurs, qu’on va renforcer ces services publics. Il faut un débat de fond. A quoi servent les services publics? Quels sont leurs buts? Une fois ces questions résolues, il faut en tirer les conséquences… soit un retour dans le giron collectif plutôt qu’une volonté d’autonomiser et de demander des résultats financiers qui ne sont bientôt plus tenables. Les opposants parlent de fragiliser la Poste si cette initiative passe. Je constate pour ma part que depuis 15 ans, plus de 1700 bureaux de poste ont fermé à travers la Suisse. Qu’est-ce qui à conduit à la fermeture de ces bureaux? En partie l’évolution technologique, mais surtout une grosse pression à la rentabilité, qui débouche sur des démantèlements notamment dans les régions périphériques.