Sauvons la forêt du Flon!

il faut le dire • L’un des derniers espaces verts du centre-ville lausannois est menacé de destruction: la petite forêt du Flon doit laisser place à une route.

Non, nous ne sommes pas au début des années 60: en 2016, à Lausanne, on continue de raser des arbres pour étaler du goudron.

Oh, ces quelques arbres ne sont guère nombreux. Ils abritent pourtant une jolie biodiversité: une vingtaine d’essences arboricoles, une poignée d’espèces d’oiseaux… Surtout, ils font partie du patrimoine de la ville – on aurait dit de son identité, avant que le mot ne devienne tabou. Leur préservation a aujourd’hui valeur de symbole.

Cette volonté des autorités de faire disparaître (ou, mais cela revient au même, de ne pas s’opposer à la destruction de) tout ce qui, de près ou de loin, pourrait rappeler le passé, l’original, l’authentique – pour ne pas dire le beau – ne peut que questionner: mise à terre du magnifique immeuble Rapin pourtant classé, démolition de la halle aux locomotives, démolition, bientôt, de la charmante Guesthouse, saignée dans le quartier de la Pontaise avec la destruction de l’immeuble «Au tramway», et l’on ne parle même pas du rasage du quartier du Rôtillon, assurément le plus pittoresque de la ville, véritable crime contre l’histoire et le patrimoine.

Corollaire à cet amour de la pelleteuse, les constructions contemporaines sont d’un effroyable ennui, partout les mêmes cubes gris hideux, les mêmes façades trouées des mêmes fenêtres rectangulaires à stores, les mêmes bunkers – tous certifiés Minergie, on respire! Quel conformisme dans ces choix architecturaux! Quel instinct grégaire dans ce refus dogmatique de tout souci esthétique, jugé ringard, pour ne pas dire réactionnaire! C’est à croire que tout ce qui se construit aujourd’hui à Lausanne sort du même cabinet d’architecte, de la même pensée du cube et du toit végétalisé.

Signons la pétition pour la sauvegarde de la forêt du Flon: www.change.org, rechercher «forêt Flon».