Un emplâtre sur une jambe de bois

Il faut le dire • Récemment, à la radio, un journaliste lançait à une candidate POP pour le Grand Conseil: «Quand je lis votre programme, je me demande si vous ne venez pas empiéter sur les plates-bandes des verts?» ...

Récemment, à la radio, un journaliste lançait à une candidate POP pour le Grand Conseil: «Quand je lis votre programme, je me demande si vous ne venez pas empiéter sur les plates-bandes des verts?» D’une part le combat écologiste n’est pas uniquement réservé aux verts, heureusement, et d’autre part, il est bon de rappeler que les premiers qui ont défendu ce sujet sont les représentants de la gauche radicale, notamment le POP. N’oublions pas que certains des fondateurs des verts vaudois, venaient du POP, d’autres de la ligue marxiste révolutionnaire…

Nous sommes en période électorale, chaque parti se veut plus ou moins écologiste, certains avec des mesures concrètes, d’autres par électoralisme. Mais hélas aucun parti gouvernemental ou traditionnel, ne défend vraiment l’écologie jusqu’au bout. Etre écologiste, c’est défendre la planète, la nature, l’environnement et préserver les biens naturels. Et cela ne peut passer que par une critique claire du système capitaliste et une volonté de le renverser. Il faut bien comprendre que si les océans sont pollués, si les forêts sont saccagées pour l’huile de palme, si l’on arrose les tomates d’Espagne d’engrais chimiques pour surproduire ou si l’on a bétonné à tout va dans les Alpes valaisannes pour des résidences secondaires, c’est bien par appât du gain, par mercantilisme, au détriment de notre planète et des humains qui y vivent.

André Gorz philosophe français, disait: «La seule écologie valable est anticapitaliste». Il a entièrement raison. Si l’on revient à la politique suisse, on peut donc considérer que les Vert’libéraux ne sont pas vraiment écologistes. Comment peut-on se revendiquer écologiste, alors même que l’on défend une politique économique libérale ou ultra-libérale? C’est un non-sens total. D’un côté on défend la planète et de l’autre on soutient le système qui la pollue et qui la détruit. Les Verts n’osent pas non plus critiquer ce système financier et ne vont de ce fait pas jusqu’au bout de leur idéologie. Dans ce combat, seule la gauche radicale semble avoir les idées claires sur la question de l’écologie. Il ne suffit pas de prendre quelques mesurettes, de verdir un peu nos lois, car cela n’aura que l’effet d’un emplâtre sur une jambe de bois. Pour être concrètement efficaces, il faut avoir une vision globale, à long terme.