La vieille dame a acquis une nouvelle jeunesse

Coopération • La Centrale Sanitaire Suisse Romande, qui avait débuté ses activités en venant en aide aux Républicains lors de la guerre civile espagnole, a fêté son 80e anniversaire.

Le comité de la Centrale sanitaire Suisse romande en 2016.

Dans le cadre idyllique du Chalet du Petit Prince, à Champel, se sont réunis les membres et amis de la CSSR. 1937-2017: c’est en effet à l’occasion de la guerre civile espagnole qu’ont été fondées la Centrale Sanitaire Internationale et sa section suisse, pour venir en aide aux Républicains sur le plan médical.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle a soigné des résistants français et des partisans italiens. Elle a mené des missions très dangereuses auprès de l’Armée de libération nationale de Tito en Yougoslavie. Après le conflit, elle a apporté son aide aux victimes du nazisme et aux résistants allemands. Puis elle est entrée dans un demi-sommeil, dû notamment à la guerre froide et à la suspicion envers une organisation jugée «cryptocommuniste». Elle a connu une deuxième naissance en 1965 avec la création d’Aide au Vietnam lors de la guerre infligée à ce pays par les Etats-Unis. Elle a ensuite diversifié son action et l’a étendue à d’autres régions (Erythrée, Palestine, Salvador, Guatemala, etc.)

Solidarité au «Sud», sensibilisation au «Nord»
Depuis quelques années – et c’est pourquoi on peut parler d’une nouvelle jeunesse – elle a concentré ses efforts sur l’Amérique latine, en particulier au profit des mères et des enfants. Cela sous la présidence dynamique de Viviane Luisier et avec l’engagement efficace des deux secrétaires de la CSSR, Alicia Pary et Gaspard Nordmann.

Lors de l’AG statutaire, ce dernier a explicité la stratégie-programme 2017-2020, qui souhaite donner à l’association un nouveau dynamisme et une vision pour demain: solidarité au «Sud», dans le cadre d’une action communautaire et participative, sensibilisation au «Nord». Cette stratégie-programme sera le cadre qui dictera l’engagement de la CSSR pour la santé dans les quatre ans à venir.

Puis les participants ont pu entendre quatre interventions. La conseillère nationale Verte Lisa Mazzone a souligné l’importance de la solidarité internationale à une époque où sévit une mondialisation ultra-libérale sans limites. Elle a dit la difficulté de défendre actuellement les organisations d’entraide au parlement fédéral, alors qu’une majorité de droite mène une offensive systématique et concertée contre ces organisations et les subsides financiers qui leur sont alloués. René Longet, président de la Fédération Genevoise de Coopération, fondée en 1966, qui regroupe les organisations d’aide au développement, a relevé l’importance du volet médical apporté par la CSSR dans le cadre de la FGC. L’auteur de ces lignes a présenté l’épisode historique le plus héroïque et le plus politisé de l’histoire de la CSS: les missions en Yougoslavie 1944-1945.

Enfin Jochi Weil de Zurich, longtemps bénévole puis salarié de la Centrale sanitaire, a évoqué les décennies où l’organisation était unitaire pour l’ensemble de la Suisse. Des raisons linguistiques et culturelles ont conduit à un divorce à l’amiable, la CSS alémanique se rattachant dès 2002 à Medico International très active en Allemagne. Avec émotion, il a rappelé les noms de quelques grandes figures de la Centrale sanitaire qu’il a bien connues, dont celle du Genevois Marc Oltramare, véritable cheville ouvrière de l’organisation depuis 1965.

La journée s’est poursuivie autour d’un repas libanais dans le superbe parc attenant au Chalet, puis par un concert de chants et musiques kurdes.

Pour rejoindre les rangs de la CSSR et contribuer à lui donner les moyens de son action: 022 329 59 37, info@css-romande.ch