Une élue qui ne cherchait pas le pouvoir

Hommage • Militante de la cause sociale, la conseillère communale lausannoise Janine Resplendino est décédée récemment.

Entre le 22 et le 23 novembre, le cancer a emporté, à l’âge de 64 ans, Janine Resplendino, qui siégeait au Conseil communal de Lausanne depuis 2007 dans les rangs d’Ensemble à gauche. Son parcours politique l’aura menée de Lôzane Bouge à la présidence du Conseil communal lausannois, sans que l’un semble en contradiction avec l’autre.

Janine était une personnalité à la fois affirmée et à l’écoute de ses interlocuteurs. Candidate au Conseil communal dès 2006, elle gardera toujours l’étiquette d’indépendante et restera proche des milieux anarchistes. Cela ne l’empêchait pas d’être écoutée des membres du POP comme de solidaritéS: peu intéressée aux luttes partisanes, elle ne vivait pas la politique comme une lutte pour le pouvoir, mais plutôt comme une volonté de le partager. Ce sont sans doute ces mêmes qualités qui l’ont amené à présider les débats du Conseil communal en 2012-2013.

Au Conseil communal, ses thèmes d’intervention touchaient à la toxicomanie, aux nuits lausannoises, aux migrants et aux sans-domicile. Des intérêts en rapport avec son parcours: au début des années 80, elle s’implique dans Lôzane Bouge et le tout nouveau Cabaret Orwell, puis dans la Dolce Vita, vite devenu le club rock phare de Lausanne. Côté professionnel, sa formation d’infirmière l’amènera au Service de la santé publique. Comme fondement de son engagement, elle citait régulièrement le préambule de la Constitution suisse: la force d’une communauté se mesure au bien-être du plus faible de ses membres.

Marc-Aurèle, philosophe et empereur romain, souhaitait «le courage de changer ce qui peut l’être, la patience de supporter ce qui ne peut pas l’être, et la sagesse de distinguer entre les deux». Avec Janine, la politique avait ce courage du changement et cette sagesse de reconnaître les limites de notre action. La patience, en revanche, ne tournait jamais à la résignation, et Janine a toujours gardé sa capacité d’indignation.