Doit-on organiser des JO en Suisse?

Il faut le dire • Doit-on organiser des jeux olympiques en Suisse?

D’après le projet mis en consultation par la Confédération, l’organisation de Jeux olympiques à Sion en 2026 impliquerait des dépenses à hauteur de 827 millions pour l’organisation, 44 millions pour la sécurité aux frais des cantons, 30 millions pour les infrastructures et 8 millions pour déposer la candidature, rien que ça.
En tout, et si l’on considère qu’il n’y aura pas de dépassement budgétaire, cela fait un peu plus de 900 millions pour deux semaines de compétition, soit plus de 64 millions par jour. Autant dire que cela revient à jeter l’argent par les fenêtres. Et il n’est même pas sûr que ces jeux apportent une retombée économique positive pour notre pays, il suffit de voir l’exemple actuel de la Corée du Sud.

On nous dit que la construction des infrastructures se fera de manière durable et que ces jeux seront le plus écologiques possibles. Lorsqu’on voit Christian Constantin et Pirmin Zurbriggen lancer leur campagne pro-jeux en allumant au sommet du Cervin une flamme à partir d’un baril de pétrole, amenée en hélicoptère, il y a cependant de quoi s’interroger! Quant à des constructions durables, nous savons par les expériences du passé qu’elles ressemblent trop souvent à des verrues dans le paysage qui les entoure. Enfin, il faut prendre conscience que ces dernières années, dans plusieurs stations, l’or blanc a fait cruellement défaut. Pour ces deux semaines de compétition, l’utilisation de canons à neige qui tourneront à plein régime sera donc inévitable.

Il est primordial de comprendre que l’avenir des sports d’hiver est mis en péril par le réchauffement climatique. Nous devons donc penser différemment la pratique des sports de neige et la construction de nouvelles infrastructures sportives d’hiver. Ces infrastructures seront-elles utilisées ou utilisables après les JO? Et pour combien de temps? Désormais, il faut en effet penser à un tourisme quatre saisons.

Enfin, on pourrait aussi se demander si, plutôt que de verser autant d’argent pour un projet pharaonique et non-écologique, il ne serait pas plus intelligent d’investir dans le soutien aux clubs sportifs amateurs et dans l’aménagement ou le réaménagement de centres de formation sportifs pour les jeunes.