Les candidats au Grand Conseil à la question

Genève • Doctorant en philosophie médiévale à l’Université de Genève et membre de la Conférence Universitaire des Associations d'EtudiantEs (CUAE), Alexandre Eniline est président du Parti du travail.

Quels sont les enjeux de la prochaine législature?
Alexandre Eniline Le principal enjeu de la prochaine législature sera de contrer le programme de démantèlement social, de coupes massives dans les prestations et la fonction publique, de cadeaux fiscaux supplémentaires aux plus riches, qui est celui d’une droite particulièrement agressive et arrogante. C’est ce pourquoi Ensemble à Gauche s’est battu durant la législature qui s’achève. Il faut espérer avoir pour la législature suivante un Grand Conseil moins à droite. Une majorité différente rendrait possible d’imposer un autre agenda politique que celui du PLR, en faveur des classes populaires plutôt que des 1% les plus riches. Je pense notamment au remboursement des soins dentaires, au plafonnement des primes d’assurance maladie, à la construction de logements publics et accessibles, ainsi qu’au salaire minimum.

Comment lutter contre la vague populiste nationaliste présente en Europe et symbolisée à Genève par l’UDC, le MCG et Genève en marche?
Ce que l’on appelle couramment la vague «populiste» est avant tout un symptôme de crise du système capitaliste et de son modèle politique de démocratie représentative bourgeoise. Le fait est que de plus en plus de gens sont convaincus – à juste titre – que le système actuel ne leur apportera rien de bon, et n’attendent rien non plus de la part des politiciens bourgeois, qui ont trop souvent trahi leurs promesses. Dans ce climat de déception prospèrent des solutions démagogiques portées par des partis «populistes», tels que UDC, MCG et GeM. Pour les combattre, il faut démontrer qu’ils ne tiennent pas leurs promesses, qu’ils sont en fait de droite et au service des plus riches (tout comme les partis gouvernementaux qu’ils dénoncent), et qu’ils n’ont rien à apporter aux classes populaires. Ce n’est que trop flagrant pour le nouveau parti de Messieurs Stauffer et Zacharias (lobbyiste des riches qui s’assume), cela l’est aussi pour l’UDC. Enfin, qu’a apporté aux travailleurs genevois tout le bavardage du MCG sur les frontaliers? Rien du tout, comme il fallait s’y attendre.

Quel modèle d’économie préconisez-vous pour Genève? Comment faire pour intégrer tous les Genevois dans ce modèle économique?
Nous préconisons un modèle diamétralement opposé à celui de la droite, basé sur des privilèges fiscaux pour les multinationales, qui amène à un développement unilatéral de la finance et du trading, et qui au final n’est profitable que pour les plus riches. Nous prônons notamment la création d’emplois publics, des investissements publics dans l’environnement, le social et la culture, le maintien des zones industrielles, l’encouragement de la production locale et des circuits courts. Certes, ce serait mentir que de prétendre qu’il soit possible de trouver un modèle économique à l’avantage de toutes et tous tant que le système capitaliste perdure, mais les solutions portées par Ensemble à Gauche rendraient possible un canton plus hospitalier pour les classes populaires, et pas seulement pour les plus riches.