La proximité plutôt que la concurrence

Santé • Après les Neuchâtelois, les Appenzellois ont voté pour le maintien de leur hôpital, démontrant que les citoyens sont attachés à une santé de proximité.

Les Appenzellois réunis en Landsgemeinde ont récemment décidé de conserver leur hôpital de 26 lits pour les 16’000 habitants du canton. Comme les Neuchâtelois, ils ont refusé les recommandations des économistes et autres spécialistes de la finance.

Nombre de commentateurs se sont empressés d’évoquer un choix «émotionnel». Certes, l’émotion joue un rôle dans les prises de décisions et tant mieux que tout ne soit pas encore régi par l’intelligence artificielle. Une autre logique mérite cependant ici d’être citée: la volonté de proximité, qui s’oppose au dogme de la concurrence appliqué au système hospitalier. La lutte que mènent les «spécialistes» autoproclamés, qu’ils soient financiers, médecins chefs ou dirigeants de caisses maladie, est celle de la prétention, de l’accroissement du renom avec l’argent qui va avec, alors que la majorité des citoyennes et citoyens veut avoir accès à des soins humains de base proches de chez soi. Une logique qui met en priorité les contacts humains plutôt que l’arrivisme financier. Vu comme cela, le choix des Appenzellois dépasse de loin l’émotion et devient un concept de société!

La politique de la santé glisse dangereusement vers une privatisation des soins. Dans son rôle relatif de modérateur, l’Etat est considéré comme un ennemi et la majorité politique de droite veut de la concurrence partout, sans dire que celle-ci est l’apologie du plus fort et l’élimination du plus faible. Au parlement fédéral, cette majorité a introduit la concurrence entre hôpitaux et tente de le faire dans bien d’autres domaines, comme par exemple dans l’agriculture. Face à cela, on ne peut que respecter les populations qui manifestent leur refus d’une telle perspective. Vive les Appenzellois et les Neuchâtelois et que leurs décisions soient appliquées!