Uniterre veut des prix du lait équitables

Agriculture • Le 4 juin, le syndicat paysan Uniterre a organisé à Berne une manifestation pour demander un ajustement organisé des quantités de lait produites en Suisse.

Le 4 juin, le syndicat paysan Uniterre a organisé à Berne une manifestation pour demander un ajustement organisé des quantités de lait produites en Suisse à charge de l’Interprofession du lait (IP Lait), structure qui réunit 40 organisations régionales et nationales de producteurs et transformateurs de lait ainsi que des entreprises du secteur industriel et du commerce de détail. Cette absence de régulation entraîne une surproduction laitière, avec des prix de rémunération très bas pour les producteurs locaux, alors que le surplus est exporté à prix cassés sur le marché mondial. «Ce dumping à l’exportation est rendu possible non seulement par le prix misérable que les paysans reçoivent pour le lait du segment B, mais également parce que la Confédération soutient encore financièrement ce lait transformé en fromage (plus d’un million de francs suisses par année)», a critiqué le syndicat.

Il a aussi rappelé la mauvaise volonté d’IP Lait pour mettre en place une politique d’ajustement et souligné les limites du contrat-type actuel d’achat de lait. Celui-ci prévoit que les acheteurs de lait informent les producteurs au 20 du mois sur des quantités et les prix pour le mois suivant. Uniterre demande quant à lui de longue date un contrat-type définissant les prix, les quantités et les modalités de paiement sur une durée d’une année, comme le prévoit la loi. «Bien qu’ayant été déclaré obligatoire et contraignant par la Confédération, le contrat-type actuel n’apporte pas d’amélioration à la situation des surplus», a souligné Uniterre.

Ce mercredi 6 juin, le Conseil des Etats débattait de deux initiatives cantonales (FR, GE) ainsi que d’une motion demandant que la quantité de lait produite en Suisse soit adaptée à la demande. «Sur la base des dispositions de la Loi sur l’agriculture, le Conseil fédéral ne peut pas déclarer contraignantes les dispositions relatives aux spécifications de prix et de volumes: celles-ci doivent rester de la compétence des partenaires contractuels», a martelé Johann Schneider-Ammann. Les trois propositions ont été refusées.