L’Union Sans Scrupules

La chronique de Renart • Ce qu’il y a de bien avec la rentrée, c’est qu’il y a toujours en politique un coq pour annoncer ses résolutions estivales. Témoin notre Pierre-Grive Maillard (à ne pas confondre avec le petit Colin du même nom), qui a décidé d’assurer sa reconversion professionnelle.

Ce qu’il y a de bien avec la rentrée, c’est qu’il y a toujours en politique un coq pour annoncer ses résolutions estivales. Témoin notre Pierre-Grive Maillard (à ne pas confondre avec le petit Colin du même nom), qui a décidé d’assurer sa reconversion professionnelle. Or en quoi peut rêver de se métamorphoser un Conseiller d’Etat, lorsqu’il a servi 14 ans durant les intérêts patronaux de Vaud et d’ailleurs? En lobbyiste de Nestlé? En égérie d’Implenia? En danseuse de Poutine?

Que nenni. Le bougre se voit en président d’USS, de son vrai nom «Union Syndicale Suisse».Bon. Il est vrai que l’USS porte ce nom un peu comme l’ont fait avant elle les syndicats du crime ou de la magistrature. Son histoire ressemble moins à la révolution qu’au maccarthysme. Et il faut bien avouer que sa seule invention «syndicale» à ce jour reste la paix du travail. Il n’en demeure pas moins qu’elle réunit ce que la Suisse compte de syndicats et que, même lâche, mou et socialiste s’il le faut, on imagine à sa tête un syndicaliste.

Ici la question de notre chronique devient ce que tout le monde en a prévu: Pierre-Grive Maillard est-il syndicaliste? La réponse, tout autant anticipée, étant: bien sûr que pouic. Non pas parce qu’il a choisi un parti qui ne sait plus que les râteliers sont pour le bétail. Ni parce que ses concessions l’ont compromis de la crête aux ergots. Mais simplement parce qu’il ne laissera pour héritage de son trauma politique que la RIE III. Soit ce fameux tour de passe-passe qui vide chaque jour les caisses de l’Etat pour remplir celles de Novartis. Quand on s’occupe de la santé et du social, la farce vire au coupe-gorge.

Bref: laissons maintenant les travailleurs d’Aarau et du Locle mettre sur leur tête ce pou ravageur, et prenons la distance du sage qui sait que tout passe.

Zenesquement vôtre,

Renart

 

Chronique tenue tous les 15 jours par Yves Mugny, auteur de La Faute au loup (éd. Cousu Mouche), www.yvesmugny.ch, www.facebook.com/Yves.Mugny/

Illustration: maou.ch