C’est quoi la gauche radicale en Romandie?

Il faut le dire • Cet été, lors d’un apéritif avec des amis, l’un d’eux lors d’une discussion sur la politique régionale m’a soudain interpellé en me disant: au fond la gauche radicale, qu’est-ce qui la différencie des socialistes?

Cet été, lors d’un apéritif avec des amis, l’un d’eux lors d’une discussion sur la politique régionale m’a soudain interpellé en me disant: au fond la gauche radicale, qu’est-ce qui la différencie des socialistes, qui défendent la justice sociale et des Verts, qui s’occupent de l’écologie et du développement durable? Un peu surpris et à chaud, j’ai répondu: notre marque de fabrique est peut-être que nous sommes fondamentalement anticapitalistes et que nous considérons que les déséquilibres écologiques représentent une urgence qu’il faut affronter comme telle. Je ne sais pas si cette explication l’a convaincu, car la discussion s’est diluée dans la conversation générale.

En y réfléchissant après coup, cette réponse – un peu courte – représente peut-être le filtre minimal que nous pouvons identifier pour comprendre toutes les propositions politiques que nous faisons, en remettant bien sûr la justice sociale et l’humain au centre de nos préoccupations.

Dans un monde dominé par l’argent et où le marché fait partie de ces réalités que l’on veut nous dire incontournables et immuables, nous devons continuer à oser rêver d’un autre monde et le dire tout haut. Face aux excès du néolibéralisme, il est important de questionner le modèle de développement et même la notion de développement. Et poser la question de qui sont les réalistes: ceux qui depuis près de 40 ans, grâce aux privatisations des biens publics de grande ampleur, ont permis aux 10% les plus riches d’augmenter leur patrimoine, qui atteint plus de 35% alors que le 50% des plus pauvres n’en ont plus que le 22% comme nous le rappelle le rapport sur les inégalités mondiales récemment paru? Ou ceux qui œuvrent pour une plus grande égalité de revenu y compris la défense d’un revenu inconditionnel de base? Ceux qui défendent une ouverture de nos frontières à l’huile de palme de Malaisie ou d’Indonésie, de la viande engraissée au soja OGM du Brésil et d’Argentine, acheminée, de plus, sur un des 60’000 porte-conteneurs – dont 20 polluent autant que 55 millions de voitures? Ou ceux qui défendent une souveraineté alimentaire et un contrôle de qualité des produits que nous consommons, tout en étant solidaires des petits paysans dans les pays voisins, mais aussi dans les pays émergents ou les plus défavorisés?

Une partie de la population prend conscience de ces réalités et commence à en sentir les effets dans sa vie quotidienne. A nous d’être persuasifs et de démontrer que notre présence dans les instances politiques peut aider à transformer les rapports sociaux, en représentant un réel espoir d’un monde plus juste et respectueux de la «Pachamama».