Les petits boulots de m…!

Il faut le dire • Dans l’émission Mise au Point du 06 janvier, la RTS a diffusé un reportage sur la vente par téléphone.

Dans l’émission Mise au Point du 06 janvier, la RTS a diffusé un reportage sur la vente par téléphone. Hormis le fait que des gens nous appellent en Suisse depuis le Maroc pour nous vendre toute sorte de produits plus ou moins inutiles, c’est les conditions de travail qui m’ont interpellé. Les employés des call center sont surveillés, mis sur écoute pour contrôler qu’ils répondent bien, et c’est idem en Suisse. Ils doivent faire du chiffre, sont mis en concurrence par leur employeur. Une coche est inscrite sous leur nom dans un tableau affiché à chaque vente qu’ils réalisent.

Dans le genre boulot de m…il y a aussi ce qu’on peut nommer l’uberisation. Cela concerne de nombreux jobs de services, comme les livraisons à domicile par des cyclistes, qui exploités et payés au lance-pierres ne bénéficient bien souvent d’aucune protection sociale de la part de leur employeur. On pourrait aussi parler du domaine de la santé, des EMS et autres CMS.

Autant dire que ces conditions de travail sont pour le moins stressantes et malsaines. Rentabilité, concurrence, flexibilité, surveillance, voilà où nous en sommes arrivés. Comment voulez-vous que les travailleurs se sentent épanouis dans leur job? Comment voulez-vous, dans ces conditions, que les travailleurs ne finissent pas malades, en dépression ou en burn-out?

Hélas il faut bien se rendre à l’évidence que le système capitaliste n’en a que faire de la santé de ces travailleurs, du moment où ils produisent et sont rentables. Si ceux-ci n’arrivent plus à suivre la cadence, hop, on le remplace par quelqu’un de plus jeune, plus endurant, plus productif… Cela se vérifie dans toute une série de domaines professionnels.

Notre vie sur terre n’est-elle destinée qu’à travailler et à produire? Souvent, les gens n’ont pas d’autres choix que d’accepter d’avoir un boulot mal payé, avec de très mauvaises conditions de travail, un salaire pas très haut, pour arriver (quand ils y arrivent) à la retraite avec une mince rente et une santé précaire. Ils n’ont pas le choix, car ils doivent payer un loyer trop cher, des assurances maladie prohibitives etc…

Il y a une révolte sourde chez beaucoup de travailleurs qui n’en peuvent plus. Il faut l’entendre, la comprendre et la porter politiquement sur le devant de la scène, avec des propositions concrètes, en mobilisant et en unissant les travailleurs.