Dégâts co-libéraux…

La chronique Renart • Avec ses ruades pour rester dans l’écurie, Baudet en éjecte des flopées.

Avec ses ruades pour rester dans l’écurie, Baudet en éjecte des flopées. Un peu comme dans la chanson des oiseaux sur le nid, où le petit dit «poussez-vous» et vire tous ses frères. Encore qu’ici le terme de «frères» soit un tantinet exagéré. Ou alors façon Karamazov (pour ne pas dire Kalachnikov). Alexandre de Senarclhyène et Christian Loupcherrestent, pour Baudet, des cousins libéraux très second degré. Radical jusqu’au bout des caisses noires, le premier élu du canton sait défendre les siens, et laisser «Dieu» s’occuper des autres…

Du coup, l’assemblée générale qui devait statuer sur son sort n’a finalement fait que rappeler l’évidence: la cité de Calvin ne pratique pas non plus l’œcuménisme en politique. Et c’est avec 341 voix sur 709 que notre animal obtient le «soutien» des siens, les 56 abstentions faisant la différence (courage, broutons!). Gloria: l’Âne d’Or reste en selle et la Rex Publica n’a qu’à ravaler ses couleuvres.

Mais croyez-vous que notre bourricot s’en satisfasse? Que pouic! Sitôt dans son abri précaire, l’ongulé s’attaque à ses procureurs. Pas moins. Il est vrai que les magistrats ont eu le toupet de vouloir informer le Conseil d’Etat sur les faits. Quel culot! Si on ne peut plus cacher tranquillement la vérité, à quoi ça vous sert d’être élu? Pour un tel crime, il faut à tout le moins que les procureurs se récusent. Et il ne saute aux yeux d’aucune bestiole parmi les journalistes que c’est justement ce que Baudet vient de refuser au Gouvernement, à son parti, aux Genevois… Se récuser. Sortir de scène. Arrêter les embrouilles.

Une fois de plus, ce qui vaut pour lui n’a pas cours pour les autres. Il aura passé sa carrière politique à juger et sanctionner, notamment les fameux Animaux de Sécurité Publique (ASP), et ce pour des erreurs bien moindres que les siennes. Mais à lui, il faut tout pardonner. Pourquoi? Parce que c’est Baudet!

Haroesquement vôtre,

Renart

 

* Chronique tenue tous les 15 jours par Yves Mugny, auteur de La Faute au loup (éd. Cousu Mouche), www.yvesmugny.ch
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Illustration : maou.ch