Delémont, un vote « pour beurre » ?

Jura • Le 14 avril, le corps électoral du chef-lieu votera sur le budget suite à un référendum du PDC, dont on peine à comprendre la stratégie, s’il en existe une.

Les électeurs et électrices de Delémont se prononceront sur le budget communal 2019 à la suite d’un référendum lancé par le PDC, intitulé «Non à l’augmentation de 18,8 postes au sein de l’administration communale». Mais pour beaucoup, c’est un vote inutile, car une victoire des référendaires ne leur permettrait pas d’atteindre l’objectif annoncé.

Le Conseil communal (exécutif) avait commandé une étude au bureau d’analyses Reflecta sur le fonctionnement de l’administration communale. La conclusion des experts était qu’il fallait créer des nouveaux postes pour améliorer la situation. Il y a notamment un grand nombre d’heures supplémentaires et de soldes de vacances dues.

Le 29 octobre 2018, l’exécutif a soumis au Conseil de ville, 27 arrêtés entraînant une augmentation de 18,5 emplois équivalents plein-temps (EPT), mais aussi des suppressions de postes (près de 6 EPT). Les propositions ont été soutenues par les groupes chrétien-social (PCSI), socialiste et CS-POP-Verts. Ce dernier, avec le soutien du PS, a fait encore ajouter un poste à 30%.

La majorité des arrêtés n’a guère suscité d’opposition. Le PDC s’est opposé à cinq d’entre eux, représentant 4,1 EPT, le PLR et/ou l’UDC (une seule élue) à quelques autres. Vu qu’aucune de ses propositions de refus n’a été suivie, le PDC a décidé de lancer un référendum contre… le budget, voté un mois plus tard, qui est équilibré. Le PDC a trouvé trop compliqué de faire signer plusieurs référendums et a attaqué le budget, qui tient compte des décisions du 29 octobre. Mais celles-ci sont entre-temps entrées en force. Donc, même en cas de refus du budget par le peuple, une nouvelle mouture devrait tenir compte des postes créés.

Pour le Conseil communal, s’appuyant sur un avis juridique, comme pour le centre (PCSI) et la gauche, cette votation est donc inutile. Mais le PDC espère qu’un refus serait une pression pour que le Conseil communal retarde certains engagements et fasse quelques petites économies. Mais était-ce cela qui a vraiment motivé le PDC? Ne s’est-il pas plutôt tout bêtement trompé sur la portée de son référendum? Celui-ci a toutefois déjà une conséquence: le Conseil communal ne peut engager aucune dépense qui n’ait pas un caractère obligatoire. Par exemple, il ne peut verser aucune des subventions habituelles aux associations sportives, culturelles, etc. Le 14 avril, les Delémontain-e-s devraient permettre le retour à une situation normale