Délocalisations au coeur de la contestation

Vaud • Face à la menace de délocalisation et en l’absence d’une procédure de consultation, les employés de Symetis à Ecublens sont en grève depuis le 10 décembre.

Fin novembre, Symetis, spécialiste de valves cardiaques, a annoncé un plan de délocalisation menaçant 125 emplois, avec le transfert des activités de R&D et de fabrication du site d’Ecublens vers celui de Galway en Irlande. L’entreprise, rachetée en 2017 par Boston Scientific, avait pourtant annoncé en juin 2018 d’importants investissements de développement sur le site vaudois.

Autant dire que l’annonce du départ a surpris tout le monde. «Cette délocalisation permettrait d’économiser 20 millions de francs selon la direction, qu’il faut comparer au milliard de francs de bénéfice de l’entreprise», s’insurge Sébastien Schnyder, secrétaire syndical d’Unia.

Face à cette situation, plus de 60 travailleuses et travailleurs ont mandaté le syndicat Unia lors d’une assemblée du personnel pour entamer une procédure de consultation avec la direction, mais celle-ci a refusé de reconnaître le syndicat comme interlocuteur. «Il s’agit clairement d’une entorse aux dispositions légales, la direction niant le droit des travailleuses et des travailleurs à être représentés. En effet, les mécanismes mis en place depuis trois semaines ne correspondent en rien aux prescriptions et aux usages dans ce cas de figure. Malgré des demandes réitérées, aucune concession sur ce plan n’a été faite depuis par la direction», explique Unia dans un communiqué.

Des salariés vent debout

Face à cette fin de non-recevoir des patrons de Symetis, une assemblée générale s’est réunie le 9 décembre au soir. Elle a voté une grève pour le 10 décembre, prolongée le 11, à l’heure où nous mettions sous presse.

A travers cet arrêt de travail, les salarié-e-s réclament l’ouverture de véritables négociations avec la délégation syndicale pour le maintien des emplois, dans le cadre d’une véritable procédure de consultation. «Pour l’heure, la direction a simplement informé les travailleurs et mis en place une boîte à idées», explique Sébastien Schnyder.

Durant la première journée de grève, les activités de production, de logistique et de maintenance du site d’Ecublens étaient arrêtées. «De nombreux salarié.e.s rejoignent le mouvement. De multiples messages de soutien ont été adressés aux grévistes et continuent à parvenir à la coordination de la grève. Cette large mobilisation et la détermination des travailleuses et des travailleurs en faveur du site et des places de travail doit être entendue», explique Unia. Responsable du secteur de l’industrie chez Unia, Noé Pelet réitère qu’il n’existe à l’heure actuelle aucune consultation interne dans l’entreprise, infirmant les déclarations de l’entreprise citées par l’ATS.